Frédéric Veaux, un ancien grand de la PJ pour diriger la Police nationale

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Par Gregory DANEL - Paris (AFP)
Publié le 29 janvier 2020 - 13:19
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Frédéric Veaux, nouveau patron de la police nationale, ici photographié en 2007, fut une des grandes figures de la PJ française et un des patrons du Renseignement et de l'antiterrorisme
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
Frédéric Veaux, nouveau patron de la police nationale, ici photographié en 2007, fut une des grandes figures de la PJ française puis un des patrons du Renseignement
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives

Un ex-grand flic de la PJ, Frédéric Veaux vient de prendre la tête d'une police nationale confrontée au malaise de ses troupes et aux accusations de violences commises lors des opérations de maintien de l'ordre.

Frédéric Veaux, 63 ans, a été nommé directeur général de la police nationale (DGPN) mercredi en conseil des ministres, a indiqué Christophe Castaner sur Twitter. L'actuel préfet des Landes prend la succession d'Eric Morvan à la tête des quelque 150.000 policiers.

Ce dernier avait officiellement annoncé début janvier son départ en retraite.

Le profil de Frédéric Veaux rappelle celui de Frédéric Péchenard, à la tête de la police de 2007 à 2012: un ex-grand "PJiste" salué pour ses compétences et devenu numéro 1 de la police nationale.

Si Frédéric Veaux a intégré le corps préfectoral en 2016, d'abord en Mayenne puis dans les Landes (depuis janvier 2019), il a fait l'essentiel de sa carrière au sein de la direction centrale de la police judiciaire mais également dans le renseignement.

Titulaire d'une maîtrise de droit, Frédéric Veaux enchaîne à sa sortie de l'école de police en 1984, les postes à responsabilités à Lille, Nice, Marseille, Ajaccio où à la tête de la PJ locale, il participe à l'enquête sur l'assassinat du préfet Claude Erignac, avec la division nationale antiterroriste (DNAT).

En juillet 2003, c'est en tant que patron de la DNAT qu'il participe à l'arrestation d'Yvan Colonna qui sera condamné pour l'assassinat du préfet.

Propulsé dans les plus hautes fonctions de la direction centrale de la police judiciaire, il devient en 2010 le numéro 2 de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) jusqu'à l'arrivée de la gauche au pouvoir en 2012.

En 2013, il est nommé numéro 2 de la PJ avant de bifurquer vers la préfectorale en 2016.

- Profil hybride -

L'annonce de son arrivée est une victoire pour ceux qui, au sein de la police, militaient pour la nomination d'un "flic" à la tête de la DGPN, à l'instar des gendarmes dirigés par un général de "l'Arme".

"La police reprend son destin en main avec la nomination d’un policier avec un parcours très complet", salue David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de police (SCPN-Unsa).

"C'est un très bon choix, mi-police, mi-préfet. C'est un des rares +flics+ qui a vraiment réussi dans la préfectorale", estime un membre du corps préfectoral. Un policier de haut rang loue chez ce haut fonctionnaire une "vision stratégique" de la police nationale, "ce qui est rare".

"Il connaît par coeur la PJ et le renseignement. Reste pour lui, à bien connaître tous les services de sécurité publique. Nous comptons sur lui pour relever une profession plongée dans le doute. Mais il devra être épaulé par le ministre pour que les moyens lui soient donnés", commente Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance.

"Nous n'avons pas d'a priori défavorable mais il n'y aura pas d'état de grâce", prévient Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité-SGP, selon qui il va falloir "qu'il rehausse son niveau" sur les sujets actuels.

La "maison Police" est confrontée depuis plusieurs années à un malaise latent dont l'expression la plus dramatique est la crise des suicides qui touche l'institution.

A côté d'une menace terroriste toujours "très élevée" selon l'Intérieur, la police est éreintée par la succession des contestations dans la rue de la crise des "gilets jaunes" en novembre 2018 à la mobilisation contre la réforme des retraites.

Cette usure se double d'une avalanche de critiques sur la gestion du maintien de l'ordre et les accusations de violences policières, avec le risque d'une détérioration durable du lien de confiance entre forces de l'ordre et population.

Le prochain schéma national du maintien de l'ordre, dont les conclusions sont attendues "dans les prochaines semaines", sera l'un des premiers grands rendez-vous du nouveau DGPN, tout comme la finalisation du Livre blanc sur la sécurité intérieure censé adapter les forces de l'ordre aux nouveaux défis.

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