GE Belfort : présidente de région et député européen demandent à Bruno Le Maire d'intervenir

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Par AFP - Strasbourg
Publié le 05 mai 2020 - 15:08
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L'usine General Electric de Belfort le 7 octobre 2019
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© SEBASTIEN BOZON / AFP
Le site General Electric de Belfort le 7 octobre 2019
© SEBASTIEN BOZON / AFP

La présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté ainsi qu'un député européen ont exhorté le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à intervenir auprès de General Electric (GE), qui profite selon eux, de l'épidémie de coronavirus "pour accélérer une délocalisation" de l'activité du site de Belfort, actuellement visé par un plan social.

"Jugeant le site de Belfort moins compétitif que d'autres sites européens, GE prend comme prétexte l'absentéisme et la diminution temporaire de l'activité liée à la pandémie de Covid-19 pour accélérer une délocalisation vers son usine de Hongrie", déplore la présidente socialiste de la région, Marie-Guite Dufay dans un courrier adressé lundi au ministre de l'Economie, et consulté mardi par l'AFP.

Selon elle, "avec un an d'avance", certaines pièces aéronautiques "à faible valeur ajoutée sont transférées, mais d'autres fabrications suivent comme les aubes directrices qui ne font pas partie de l'accord de 2019", ajoute-t-elle.

"L'activité réparation de rotors est projetée en Arabie saoudite alors que Belfort est le site référence pour cette maintenance. Un retour aux USA de la production de turbines initialement transférée ici est aussi à l'étude", croit-elle savoir.

Dès vendredi, le député européen et conseiller départemental du Territoire de Belfort Christophe Grudler (Modem) avait lui aussi alerté Bruno Lemaire sur ce dossier.

"Ce qui me semble incompréhensible avec ces décisions de GE, c'est qu'elles ne tiennent aucun compte des enseignements de la crise Covid. Cette épreuve sanitaire montre clairement qu'il vaut mieux concentrer la production d'une même chaîne de valeurs, autour d'un seul site, plutôt que de multiplier les allers-retours avec d'autres pays, qui peuvent être sources de blocage de toute la production en cas de crise sanitaire", a notamment souligné M. Grudler.

Après des semaines de négociations sous la vigilance du ministère des Finances, un accord avait été conclu le 21 octobre 2019 entre les salariés et la direction de GE à Belfort, qui emploie quelque 4.300 personnes, dont 1.800 dans l'entité des turbines à gaz, visée principalement par un plan social.

L'accord prévoyait notamment une baisse du nombre d'emplois supprimés, 12 millions d'euros d'économies annuelles et le rapatriement d'une partie de la production depuis les Etats-Unis.

"Sans une nouvelle intervention de votre part, le compromis du 21 octobre 2019, qui a démontré la détermination de toute une région pour sauvegarder emplois et compétences, risque d'être profondément remis en question", poursuit Mme Dufay.

"Une interpellation rapide des dirigeants de GE est plus que nécessaire", insiste-t-elle.

En outre, GE avait demandé en avril à ses fournisseurs de la branche gaz de baisser leurs prix de 20%, eu égard à la "pression sur les financements et les coûts" subie par ses clients avec la crise sanitaire.

C'est "une provocation qui ne peut rester sans réponse de votre part", estime Mme Dufay, demandant "la saisine du médiateur des entreprises".

Le groupe américain a annoncé lundi la suppression de 10.000 emplois supplémentaires dans sa division aviation, en raison de la pandémie qui paralyse le transport aérien et les commandes d'avions.

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