"Gilets jaunes" : devant l'Opéra de Paris, sit-in "citoyen" et minutes de silence

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Par Anne LEC'HVIEN et Tiphaine LE LIBOUX - Paris (AFP)
Publié le 15 décembre 2018 - 17:42
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Rassemblement de "gilets jaunes" devant l'Opéra Garnier à Paris, le 15 décembre 2018
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© Lucas BARIOULET / AFP
Rassemblement de "gilets jaunes" devant l'Opéra Garnier à Paris, le 15 décembre 2018
© Lucas BARIOULET / AFP

Des dizaines de Marseillaises entonnées, deux minutes de silence observées et une "allocution" des figures du mouvement "gilets jaunes": à Paris, la place de l'Opéra s'est transformée en agora improvisée lors d'un acte V marqué par une mobilisation en baisse.

"Jusqu'à maintenant, j'allais sur les Champs, mais on était parqué et gazé, donc on a décidé d'aller ailleurs", explique Isabelle, 46 ans, bonnet phrygien rouge sur la tête. Cette fonctionnaire de Seine-et-Marne en est à sa cinquième manifestation.

Comme elle, des centaines de gilets jaunes ont convergé samedi dans la matinée place de l'Opéra et non sur les Champs-Elysées, théâtre de graves violences lors des précédentes mobilisations.

Bonnets sur la tête, écharpe remontée sur le nez, pancartes "RIC" (Référendum d'initiative citoyenne, une proposition des "gilets jaunes", ndlr) tendues à bout de bras, les manifestants sont restés plusieurs heures dans le calme et un froid glacial, devant le Palais Garnier.

Tony, 40 ans, réalisateur de documentaires, a lui aussi décidé de venir à l'Opéra: "je devais aller à Saint-Lazare, avec les gens de gauche, mais les valeurs de gauche elles sont aussi ici", explique ce Parisien. "Ce mouvement est unitaire, c'est un grand brassage démocratique".

Un groupe de gilets jaunes arrive sur la place, des roses blanches à la main. "En hommage aux victimes et aux blessés gilets jaunes", dit Céline, consultante de 42 ans.

Puis des manifestants improvisent une minute de silence "pour les morts et les blessés des gilets jaunes", lance un jeune homme au micro. "Et pour Strasbourg !" crie un manifestant au pied des marches de l'Opéra.

- discussions avec les gendarmes -

Peu après, des dizaines de manifestants s'assiéront sur la chaussée pour un sit-in "citoyen" et "pacifiste" et une nouvelle minute de silence.

A la fin, longs applaudissements et Marseillaises. "Macron démission ! Macron démission !" scande aussi la foule.

Les "gilets jaunes" tentent plusieurs fois une approche du cordon sécuritaire qui bloque les rues menant à la place. Faute de réussir, certains discutent avec les gendarmes mobiles de la gestion des précédentes manifestations: bien loin des scènes de violents heurts entre policiers et manifestants des week-ends passés.

"Vous pouvez ranger vos flashball ils serviront pas aujourd'hui !" lance une manifestante aux gendarmes mobiles.

"On est pas des casseurs, on est pas des casseurs !", scandent certains "gilets jaunes". "Laissez nous passer ! On a faim ! On a faim !", rigolent même d'autres à la mi-journée.

Vers 13H00, plusieurs figures médiatiques du mouvement, dont Priscilla Ludosky, surgissent en haut des marches de l'Opéra pour lire un texte de revendications.

Baisse des taxes "sur les produits de première nécessité", baisse des "salaires des élus", listent les représentants qui se succèdent au mégaphone. Face à eux, des dizaines de manifestants, smartphones en main, filment cette "allocution".

Maxime Nicolle, figure controversée du mouvement pour ses propos complotistes, termine en réclamant l'instauration d'un "référendum d'initiative citoyenne", le "RIC", devenu une revendication phare du mouvement.

"RIC, RIC, RIC !" scande la foule. "Le RIC c'est chic", peut-on lire sur un autre panneau. "Vive la France, vive la République et vive les jaunes", crie un homme au mégaphone.

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