"Gilets jaunes" : la polémique continue entre Rome et Paris

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Par AFP - Bruxelles
Publié le 08 janvier 2019 - 12:46
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Le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio au Parlement à Rome, le 29 décembre 2018
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© Alberto PIZZOLI / AFP/Archives
Le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio au Parlement à Rome, le 29 décembre 2018
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La polémique continuait mardi après le soutien appuyé aux "gilets jaunes" des poids-lourds du gouvernement populiste italien, Luigi Di Maio et Matteo Salvini, avec une ministre française appelant à davantage de "respect" et M. Di Maio fustigeant l'"hypocrisie" française.

La ministre française pour les Affaires européennes, Nathalie Loiseau, avait invité lundi soir sur Twitter le gouvernement italien à "balayer devant sa porte", rappelant que la France se gardait bien de "donner des leçons".

Devant des journalistes mardi à Bruxelles, elle a insisté: "Je pense que la priorité du gouvernement italien c'est de s'occuper du bien-être du peuple italien, je ne suis pas sûre que de s'intéresser aux gilets jaunes a quoi que ce soit à voir avec le bien-être du peuple italien".

"J'ai beaucoup entendu le gouvernement italien demander le respect pour la manière dont il gouvernait l'Italie. Ce respect leur est dû, mais il est dû à n'importe quel pays, surtout quand on est voisins, alliés et amis", a-t-elle poursuivi.

"Que d'hypocrisies", a dénoncé mardi sur Facebook M. Di Maio, chef de file du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, anti-système), une des deux composantes de la majorité gouvernementale avec la Ligue (extrême droite) de M. Salvini.

Mme Loiseau, "peut-être, ne se souvient pas du président (français Emmanuel) Macron quand il nous comparait à la lèpre en parlant de notre gouvernement", a-t-il ajouté.

"Le peuple français demande le changement et une meilleure prise en compte de ses exigences. Je ne peux pas ne pas partager ces souhaits", a-t-il ajouté, critiquant au passage la politique "colonialiste" de la France en Afrique.

"Il est temps d'arrêter d'appauvrir l'Afrique avec des politiques colonialistes, qui provoquent des vagues migratoires vers l'Europe, que l'Italie s'est retrouvée à plusieurs reprises à devoir affronter seule", a-t-il ainsi assuré.

Lundi, MM. Di Maio et Salvini avaient spectaculairement apporté leur soutien aux "gilets jaunes", se réjouissant de cette "nouvelle Europe" en train de naître à quelques mois des élections européennes.

"Gilets jaunes, ne faiblissez pas !", avait ainsi écrit M. Di Maio sur le blog du M5S, mouvement politique atypique né en 2009 du rejet de la vieille classe politique par une partie des Italiens.

"Je soutiens les citoyens honnêtes qui protestent contre un président gouvernant contre son peuple", a déclaré M. Salvini, avant de souhaiter le départ du président français Emmanuel Macron: "Plus vite il rentrera chez lui, mieux ça vaudra!".

En Italie, l'opposition a cependant rappelé que la loi immigration et sécurité, voulue par M. Salvini et entrée en vigueur il y a un mois, rétablissait le délit de blocage routier -- une tactique phare des "gilets jaune" --, qui avait été dépénalisée en 1999 en Italie et est désormais passible de prison ferme.

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