Girardin annonce une "conférence sur l'avenir de Mayotte"

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Par AFP - Paris
Publié le 06 mars 2018 - 17:05
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La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, à l'Assemblée nationale à Paris le 6 mars 2018
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La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, à l'Assemblée nationale à Paris le 6 mars 2018
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La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a annoncé mardi l'ouverture d'une "conférence pour l'avenir de Mayotte," alors que le département a entamé sa troisième semaine de "grève générale" contre l'insécurité.

De son côté, le président des Républicains, Laurent Wauquiez, en déplacement à Mayotte pour trois jours, a plaidé mardi auprès de l'AFP pour une réforme du droit du sol à Mayotte.

"On ne peut pas continuer avec le droit du sol (...) Le président de la République veut faire une réforme de la Constitution (...), je demande à ce qu'elle serve aussi à réformer le droit du sol à Mayotte", a-t-il exigé. "Quand un enfant naît ici de deux parents clandestins, il ne doit pas pouvoir être Français."

Répondant à l'Assemblée à la députée LR de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller, qui l'a interpellée sur la situation de l'île, Annick Girardin a souligné que Mayotte était "le territoire de tous les défis", mais aussi "un "héritage que nous allons assumer".

La ministre a jugé "scandaleux qu'il y ait eu des violences dans les établissements scolaires, c'est pour ça que nous avons deux pelotons de mobiles en cours pour sécuriser la rentrée la semaine prochaine".

"Mais ce n'est pas suffisant", a-t-elle ajouté, et "d'autres types de mesures" seront annoncées "dans les prochaines heures" avec le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, a-t-elle assuré.

Mais "la question est de se dire +quel est l'avenir de Mayotte?+", a-t-elle poursuivi, soulignant que la départementalisation de Mayotte, en 2011, "a été accompagnée, pas par ce gouvernement, par plusieurs gouvernements, de manière insatisfaisante".

"Nous allons proposer aux élus du territoire d'ouvrir une conférence sur l'avenir de Mayotte", qui sera mise en place "avec les résultats des assises des Outre-mer, et après avoir rétabli la sécurité, parce qu'il faut travailler avec du calme", a insisté Mme Girardin.

Comme la veille, elle a critiqué M. Wauquiez, qui avait affirmé que Mayotte était "abandonnée" par Emmanuel Macron: "Ce n'est certainement pas l'huile mise sur le feu par vos propres amis sur le territoire qui permettra d'aller mieux", a -t-elle dit dans l'hémicycle.

Sur Mayotte Première, M. Wauquiez a réagi à cette annonce, jugeant Mme Girardin "visiblement pas à la hauteur de la situation" et demandant la venue sur place de Gérard Collomb.

"La ministre propose une conférence sur Mayotte. Mais nous ne voulons plus de parlotte. On veut des actes. Les Mahorais attendent depuis beaucoup trop longtemps. Aujourd'hui, on n'est plus au temps des conférences. Il y a déjà eu des assises de l'Outre-mer et rien derrière", a-t-il dit.

Répondant à l'Assemblée à une autre question du député LFI de La Réunion Jean-Hugues Ratenon, la ministre a estimé qu'"aujourd'hui, il n'y a qu'une chose que nous pouvons constater: c'est l'échec collectif que nous avons à partager".

Dans un communiqué, le député de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) a déploré "le mépris de l'État pour l'Outre-mer". Le député européen LFI Younous Omarjee a twitté que l'État était "absent" à Mayotte.

Mardi, des barrages routiers ont continué à entraver la circulation routière dans l'île, dans le cadre de la grève générale lancée depuis le 20 février par une intersyndicale et un Collectif d'associations pour dénoncer l'insécurité.

Mais les barrages seront levés mercredi pour une opération "île morte", afin de permettre à toute la population de converger vers Mamoudzou, le chef-lieu, et de participer à une grande marche, a indiqué Maoulida Momed, porte-parole du mouvement.

Le Medef "préconise également aux entrepreneurs de participer" à cette journée.

Dans un communiqué commun, les parlementaires, les maires et les élus départementaux de Mayotte ont indiqué "rejoindre le mouvement" et annoncent que "les collectivités locales seront fermées jusqu'à nouvel ordre".

Le député LR de Mayotte Mansour Kamardine a déploré "l'obstination à ne pas prendre en compte la détresse de nos concitoyens" et "l'absence de déplacement à Mayotte du ministre de l'Intérieur".

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