Grande-Synthe : nouvelle évacuation d'un campement de migrants, Castaner affiche sa "fermeté"

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Par Zoé LEROY à Grande-Synthe et Clément MELKI - Grande-Synthe (France) (AFP)
Publié le 23 octobre 2018 - 11:48
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Les forces de l'ordre ont évacué mardi le campement de Grande-Synthe (Nord), près de Dunkerque, où vivaient quelque 1.800 personnes, la sixième opération de ce type en cinq mois.

Des centaines de policiers et gendarmes se sont déployés sur le campement du Puythouck, un ensemble de lacs et de petits bois régulièrement occupé par les migrants, en grande majorité des Kurdes irakiens.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui a assuré dimanche vouloir "mettre fin" à la situation, s'est rendu sur place en fin d'après-midi, où il s'est entretenu avec le maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême, avant de se faire présenter la conduite des opérations au commissariat de Dunkerque.

M. Castaner a martelé la "volonté de fermeté" du gouvernement, qui "fera en sorte" que, comme à Calais où la "Jungle" ne s'est pas reconstituée après son démantèlement en 2016, le campement "ne se reproduise pas une énième fois".

"Nous aurons des présences policières en nombre", a-t-il prévenu. "L'objectif" est que ceux qui "organisent et qui gagnent de l'argent sur cette misère soient chassés" et que les migrants "ne reviennent pas et qu'ils ne s'installent pas ici".

Devant les forces de l'ordre, le ministre a fait état de "1.297 personnes prises en charge, dont 393 vivant en famille et 16 mineurs non accompagnés". Selon la préfecture du Nord, elles ont été "mises à l'abri dans des structures d'hébergement réparties dans l'ensemble de la région des Hauts-de-France et des régions périphériques". M. Castaner a par ailleurs indiqué que "94 adultes" ont été "placés en rétention".

L'opération vise notamment à "enrayer les trafics d'êtres humains dans ces campements où les filières de passeurs sont actives", a ajouté la préfecture dans un communiqué.

Les migrants ont rassemblé leurs affaires dans le calme, sac sur le dos, tandis que des policiers et des agents de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) leur expliquaient la marche à suivre, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des tentes vides et des vêtements jonchent le sol de la zone.

Une quarantaine de cars ont été mobilisés pour cette opération.

Une évacuation du même type avait déjà eu lieu le 28 septembre. Environ 400 à 500 personnes étaient alors montées dans des cars à destination de plusieurs centres d'accueil des Hauts-de-France. Le 6 septembre, les autorités avaient également procédé à une "mise à l'abri" de 539 personnes se trouvant dans un campement insalubre à proximité de la gare de triage.

- "Familles contentes de partir" -

"On ne pouvait plus continuer comme ça. Tout le monde demandait cette évacuation depuis des semaines", a déclaré à l'AFP Damien Carême.

"La mise à l'abri est nécessaire mais on sait très bien que certains exilés vont revenir, comme à chaque fois dans ce genre de cas", a tempéré Akim Toualbia, vice-président de l'association Drop, qui faisait encore état lundi d'une "situation très tendue", avec des conditions d'hygiènes précaires.

"Les familles sont contentes de partir, certaines sont venues exprès pour être évacuées et être mises au chaud et au sec", a renchéri Claire Millot, de l'association Salam. "Si elles sont là c'est parce qu'elles veulent passer en Angleterre, mais elles veulent du répit."

Les associations, qui partagent le constat d'une constante augmentation depuis le 6 septembre, font état de "retours" de migrants depuis les centres d'accueil.

"Seules 10 à 20% des personnes placées en centre d'accueil reviennent", soutient toutefois M. Carême, mais "c'est à l'État" de gérer le flux des nouvelles arrivées.

Par ailleurs, à une quarantaine de kilomètres de là, deux barrages formés par des migrants sur la rocade portuaire de Calais vers 03H00 du matin ont nécessité l'intervention des forces de l'ordre, selon des sources policières. Des heurts ont éclaté sans faire de blessés.

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