Grève à la SNCF : et de quatre !

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Par Lucie AUBOURG - Paris (AFP)
Publié le 18 avril 2018 - 12:10
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Manifestation de cheminots à Toulouse, le 17 avril 2018
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© ERIC CABANIS / AFP
Manifestation de cheminots à Toulouse, le 17 avril 2018
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Au lendemain du vote en première lecture à l'Assemblée du projet de réforme sur la SNCF, les cheminots ont entamé mardi soir leur quatrième épisode de grève depuis début avril, espérant une mobilisation "de très haut niveau" pour amplifier le rapport de force avec le gouvernement.

La circulation des trains devait être encore très perturbée mercredi, avec un TGV sur trois prévu, ainsi que deux TER et Transiliens sur cinq, selon la direction de la SNCF. Un train Intercités sur quatre devrait circuler, ainsi que trois trains sur quatre à l'international.

Un trafic "en augmentation par rapport au début de la grève, en particulier par rapport aux derniers jours de semaine", a commenté Alain Krakovitch, directeur général SNCF Transilien.

De fait, le taux de grévistes parmi les agents exerçant des métiers indispensables à la conduite est en baisse, à 32% pour mercredi contre 48% le 3 avril, premier jour de la grève, selon la direction de la SNCF.

Ce quatrième épisode de deux jours de grève, à l'appel des syndicats CGT, Unsa et CFDT - SUD-Rail appelant lui à une grève illimitée - a débuté mardi à 20H00 et s'achèvera vendredi à 07H55.

Une mobilisation nationale et interprofessionnelle est organisée jeudi par la CGT et Solidaires dans l'espoir de former un front unique contre la politique du gouvernement.

A Lyon Part-Dieu, la dizaine de gilets rouges postés aux entrées était très sollicitée. "Les deux premiers jours de grève, c'était le plus dur", relativise Abdelafid Benghalia, venu de Villefranche-sur-Saône. "Là c'est plus facile" car "c'est les vacances. Je suis même arrivé assis ce matin", se félicite-t-il.

A Marseille, la majorité des voyageurs présents en gare avaient un train, les autres ayant anticipé. Même constat à Rennes, où la gare était déserte, les quelques voyageurs présents devant attendre trois heures pour prendre un TGV pour Paris.

Mardi, le projet de loi "pour un nouveau pacte ferroviaire", qui prévoit notamment la suppression du statut de cheminots pour les nouveaux embauchés, a été très largement adopté par les députés, avec 454 voix pour, 80 contre et 29 abstentions. Une majorité "allant bien au-delà de la majorité gouvernementale", a salué la ministre des Transports Élisabeth Borne, se félicitant d'"une étape décisive".

- "Nouvelle provocation" -

Les Républicains (LR) ont en majorité voté la réforme par "sincérité" et "honnêteté", a expliqué leur président, Laurent Wauquiez.

Les syndicats avaient, eux, dénoncé par avance un passage "en force" du gouvernement. La ministre du Travail Muriel Pénicaud les a invités mercredi à tenir compte d'"un appel de la démocratie". "La représentation nationale, c'est-à-dire l'ensemble des Français approuvent cette réforme", a-t-elle fait valoir.

Ce projet de loi, que le ministère des Transports espère voir "voter au plus tard début juillet", comporte notamment la transformation de la SNCF en une "société nationale à capitaux publics" au 1er janvier 2020, le calendrier de l'ouverture à la concurrence, et certaines garanties pour les cheminots qui seront transférés vers une autre entreprise ferroviaire concurrente (le "sac à dos social").

Ces garanties seront complétées d'ici l'examen du projet de loi au Sénat fin mai, en fonction des concertations, en cours jusqu'à fin avril, a assuré Mme Borne. Le sort des cheminots en cas de refus de transfert reste notamment en suspens.

Malgré la confirmation d'Emmanuel Macron de la reprise progressive par l'État, "à partir du 1er janvier 2020", d'une partie de la dette de la SNCF, qui avoisine les 50 milliards d'euros, les syndicats n'ont pas infléchi leur discours, la CGT appelant à un "très haut niveau" de mobilisation mercredi et jeudi.

L'annonce lundi par la SNCF du lancement de la filialisation de sa branche de fret ferroviaire a ajouté de l'huile sur le feu. "Une nouvelle provocation", s'est insurgé la CGT. Un "démantèlement inacceptable" pour la CFDT. Cette décision "sera combattue dans le cadre du conflit social actuel", a assuré l'Unsa.

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