Grève nationale jeudi, première tentative de "convergence des luttes"

Auteur:
 
Par Jean-Philippe CHOGNOT - Paris (AFP)
Publié le 17 avril 2018 - 15:51
Image
Des cheminots lors d'une manifestation contre la réforme de la SNCF à Paris, le 13 avril 2018
Crédits
© GERARD JULIEN / AFP
SNCF, Air France, fonctionnaires, Ehpad, universités... Alors que les journées d'actions se multiplient, la CGT et Solidaires organisent jeudi une mobilisation nationale et interprofessionnelle, dans l'espoir de former un front unique.
© GERARD JULIEN / AFP

SNCF, Air France, fonctionnaires, Ehpad, universités... Alors que les journées d'actions se multiplient, la CGT et Solidaires organisent jeudi une mobilisation nationale et interprofessionnelle, dans l'espoir de former un front unique contre la politique du gouvernement.

"Convergence des luttes !" Tel est le mot d'ordre des deux syndicats qui appellent à la mobilisation. Plusieurs manifestations sont organisées en France. Le défilé parisien quittera Montparnasse à 14H00 pour la place d'Italie.

La dernière mobilisation interprofessionnelle remonte au 16 novembre. Point final d'un mouvement infructueux contre la réforme par ordonnances du code du travail, elle avait attiré 80.000 manifestants dans les rues de France, selon la police. Depuis, les mobilisations, organisées sur des mots d'ordre sectoriels, ont changé de dimension: le 22 mars, 323.000 personnes ont participé aux cortèges des fonctionnaires et des cheminots, selon la police, "plus de 500.000" selon la CGT.

Comme le 22 mars, en plus des chiffres "police" et "organisateurs", un collectif de médias, dont l'AFP, publiera son propre comptage des manifestants à Paris et Marseille, réalisé par le cabinet Occurrence.

La colère monte dans de nombreux secteurs et entreprises.

Depuis début avril, de nombreux cheminots participent à la grève deux jours sur cinq contre la réforme ferroviaire souhaitée par le gouvernement. La fin des recrutements au statut, la transformation de la SNCF en société anonyme et l'ouverture du secteur à la concurrence leur fait craindre, à terme, une privatisation de l'entreprise.

De leur côté, les fonctionnaires, qui défendent aussi leur statut, préparent une deuxième journée de mobilisation unitaire le 22 mai, après celle du 10 octobre. Ces appels par la totalité des syndicats de fonctionnaires sont inédits depuis dix ans. Le secteur de la santé est également mobilisé.

Chez Air France, une huitième journée de grève se tient mardi, sur des revendications salariales. Trois autres journées sont déjà programmées en avril.

- "Première étape" -

La grogne n'est pas cantonnée au monde du travail. Plusieurs universités connaissent des occupations et des blocages, dans le cadre d'une mobilisation contre la réforme "Parcoursup", accusée d'instaurer la "sélection" à l'entrée à l'université.

"J'entends toutes les colères", a réagi Emmanuel Macron dimanche dans un entretien à BFMTV, RMC et Mediapart. Mais le président de la République a réfuté toute "coagulation" des "mécontentements". Les différents mouvements sociaux ont, selon lui, "peu à voir" entre eux.

La CGT et Solidaires veulent lui prouver le contraire.

Dans l'esprit de ses initiateurs, la journée du 19 avril n'est qu'une "première étape" avant un 1er-Mai qu'ils souhaitent "unitaire". Une possibilité qui semble hors de portée, la CFDT et FO y étant réfractaires.

"La convergence des luttes, ce n'est pas la tasse de thé de la CFDT. Pour une raison simple: c'est qu'elle ne permet jamais d'avoir des résultats concrets pour les travailleurs", déclarait fin mars Laurent Berger, numéro un de la CFDT.

Quant à Force ouvrière, en première ligne en 2016 contre la loi El Khomri, elle a revu sa position depuis l'élection d'Emmanuel Macron. L'arrivée de Pascal Pavageau à la tête du syndicat le 27 avril pourrait néanmoins changer les choses. Celui qui va succéder à Jean-Claude Mailly a déjà mis en garde le gouvernement contre des mouvements qui pourraient devenir "de plus en plus interprofessionnels".

En attendant la passation de pouvoirs, les leaders des cinq principaux syndicats devaient se retrouver pour "faire le point" avant la journée de jeudi. Mais pour l'heure, les centrales restent muettes sur cette rencontre.

Quant à une convergence avec les partis politiques, la CGT continue de s'y opposer. Le syndicat de Philippe Martinez ne participera pas à la manifestation du 5 mai proposée par le député François Ruffin. "Quatre jours avant le 5 mai, il y a le 1er-Mai", a répondu le secrétaire général de la CGT à l'élu de la France insoumise. "Multiplier les dates génère de la division et n'est pas efficace."

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.