Hôpital : des directeurs médicaux redoutent "un point de rupture irréversible"

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Par AFP - Paris
Publié le 13 novembre 2019 - 14:14
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La ministre de la Santé Agnès Buzyn, le 13 novembre 2019 à la sortie du conseil des ministres alors que le gouvernement est interpellé pour augmenter le budget alloué à la santé
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© ludovic MARIN / AFP
La ministre de la Santé Agnès Buzyn, le 13 novembre 2019 à la sortie du conseil des ministres alors que le gouvernement est interpellé pour augmenter le budget alloué à la santé
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L'hôpital public "s'écroule": dans une tribune publiée mercredi par Le Monde, 70 directeurs médicaux de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) appellent à augmenter le budget alloué à la santé et à revaloriser les salaires des soignants, redoutant un "point de rupture irréversible".

"Nous ne sommes plus en mesure d'assurer nos missions dans de bonnes conditions de qualité et de sécurité des soins", s'alarment les signataires, à la tête des départements médico-universitaires (DMU) récemment créés à l'AP-HP, à la veille d'une journée de mobilisation pour "sauver l'hôpital public".

Faute de personnel, "des centaines de lits d'hospitalisation" et "des dizaines de salles d'opération" sont fermés, "chaque semaine des unités de soin ferment", poursuivent les auteurs de la tribune.

Conséquence, les délais de prise en charge "s'allongent" et ne sont plus "raisonnables" pour les "soins urgents", obligeant les patients à "se tourner" vers le privé.

"Trop peu de recrutements de soignants sont en vue pour espérer un retour à la normale", estiment les directeurs médicaux.

Aux "centaines de postes" budgétisés mais non pourvus s'ajoute la fuite, "plus grave encore", d'infirmiers, d'aides-soignants, de kinésithérapeutes... qui entraîne "une surcharge de travail" et "un épuisement" des équipes restantes.

En cause, notamment, la "non-revalorisation salariale" des soignants "depuis plusieurs années" et des rémunérations "particulièrement" inadaptées au coût "des loyers, de la vie" en région parisienne.

De même, "la fuite des médecins des hôpitaux universitaires met en péril la formation de toute la profession" et "le niveau de la santé en France", s'inquiètent les signataires.

Après des années de pression budgétaire et de "réduction progressive des effectifs", ils appellent à "réviser à la hausse" l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (l'Ondam, qui sert à limiter leur augmentation naturelle) pour éviter "le pire" demain.

D'autres "mesures d'urgence" s'imposent selon eux comme une revalorisation du "salaire des personnels paramédicaux, infirmiers en premier lieu, et des médecins" ou un accès aux logements facilité "à proximité" des hôpitaux.

Plus largement, ils appellent à "une refonte complète" du financement de l'hôpital.

Une "grande manifestation" est prévue jeudi à Paris par les syndicats et des collectifs désireux d'étendre la grève en cours depuis sept mois aux urgences à tout l'hôpital.

Mardi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui promet un "plan de soutien" courant novembre, a indiqué que des "discussions" étaient "en cours" sur le niveau de l'Ondam.

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