Hugo, Piaf, De Gaulle... : les funérailles, moments de ferveur populaire

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Par AFP
Publié le 08 décembre 2017 - 12:19
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Des dizaines de milliers de personnes se rassemblement près de Notre-Dame à Paris le 12 novembre 197
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Des dizaines de milliers de personnes se rassemblement près de Notre-Dame à Paris le 12 novembre 1970, pour rendre hommage à Charles de Gaulle, décédé trois jours plus tôt
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De Victor Hugo, à Edith Piaf en passant par De Gaulle, des funérailles de personnalités françaises ont donné lieu à des élans de ferveur populaire, rassemblant dans la douleur des dizaines de milliers de personnes.

- Obsèques nationales pour Victor Hugo -

Victor Hugo a été le premier écrivain à bénéficier d'obsèques nationales jusqu'alors réservées aux plus hauts personnages de l’État. L'immense majorité des députés lui accorde les funérailles nationales, après sa mort le 22 mai 1885.

Le 31 mai, son cercueil est déposé sous l'Arc de Triomphe. Le catafalque est barré des initiales "VH". Le cortège, qui achemine, le 1er juin, sa dépouille, des Champs-Elysées au Panthéon, est suivi par deux millions de personnes, selon la presse de l'époque.

Une foule équivalente, toujours selon la presse d'alors, aurait accompagné la dépouille de Sadi Carnot, président de la République assassiné le 24 juin 1894 par un anarchiste, de Notre-Dame de Paris au Panthéon.

- 500.000 Parisiens pleurent Piaf -

Après sa mort, le 11 octobre 1963, Edith Piaf n'a pas eu droit à un hommage national, en raison de sa vie privée jugée dissolue par l’Église. Cela n'a pas empêché le peuple de Paris d'accompagner avec ferveur sa plus célèbre "môme".

Le convoi funèbre, parti de son domicile du boulevard Lannes (16e arrondissement de Paris) jusqu'au cimetière du Père Lachaise, a été suivi par 500.000 personnes. Au moins 40.000 sont ensuite venues lui rendre un dernier hommage au cimetière.

- La France en deuil pour de Gaulle -

Le 10 novembre 1970, le général de Gaulle meurt à Colombey-les-Deux-Eglises, terrassé par une crise cardiaque. Son testament précise qu'il ne veut pas d'obsèques nationales. Conformément à sa volonté, ses obsèques ont lieu deux jours plus tard en dehors de toute représentation officielle, à Colombey. Le gouvernement décrète un jour de deuil national et une cérémonie est célébrée à Notre-Dame-de-Paris.

A l'intérieur de la basilique, se pressent 7.000 personnes, dont le président américain Richard Nixon, le prince Charles, le Premier ministre indien Indira Gandhi et le chah d'Iran. A l'extérieur, 70.000 personnes suivent la cérémonie depuis le parvis. Le même jour à Colombey, 50.000 personnes accompagnent le général jusqu'à sa dernière demeure.

- Cohue au Père Lachaise pour Jean Gabin -

Le 17 novembre 1976, le catafalque de Jean Gabin est exposé au cimetière du Père Lachaise à Paris, avant son incinération.

"Comme au spectacle, se poussant, se pressant +pour mieux voir+, une foule considérable, impossible à chiffrer", envahit toutes les allées du cimetière, "ne voulant pas quitter les alentours du crématorium, même une fois le cercueil enlevé", raconte l'AFP.

"Cris d'hystérie, disputes, évanouissements, bousculades, tombes piétinées, service d'ordre débordé, rues entièrement bloquées autour du Père Lachaise, commencées dans le deuil et la dignité", les obsèques de Jean Gabin se poursuivent "dans le tumulte et la confusion, nés certes de la ferveur et de l'admiration, mais qui ont choqué nombre de participants et amis du grand comédien disparu", écrit l'AFP.

Ces cendres sont dispersées deux jours plus tard en mer d'Iroise dans l'intimité.

- 50.000 personnes et pas de service d'ordre pour Sartre -

Le 19 avril 1980, la dépouille de Jean-Paul Sartre est conduite de l'Hôpital Broussais, où il est mort, au cimetière du Montparnasse, en empruntant les grandes avenues du 14e arrondissement de Paris. Le cortège funèbre est suivi par une foule qui ne cesse de grossir, pour atteindre 50.000 personnes, dont beaucoup de jeunes. Au milieu des anonymes qui se sont spontanément réunis, on trouve Michel Rocard, Yves Montand, Simone Signoret.

Quelques policiers en gants blancs entourent le corbillard, mais il n'y a pas de service d'ordre pour canaliser cette foule, silencieuse et recueillie, qui s'est réunie spontanément.

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