Huis clos au procès d'ex-agents de la DGSE soupçonnés de trahison au profit de la Chine

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Par AFP - Paris
Publié le 06 juillet 2020 - 14:06
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Au siège de la DGSE, le 4 juin 2015 à Paris
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© MARTIN BUREAU / AFP/Archives
Au siège de la DGSE, le 4 juin 2015 à Paris
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Le procès de deux ex-agents secrets français soupçonnés de trahison au profit de la Chine s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris mais se déroulera à huis clos afin d'"empêcher la divulgation d'informations touchant à la défense nationale".

Henri M. a été le premier, à l'ouverture du procès, à s'exprimer à la barre. Cet homme de 73 ans, cheveux blancs et clairsemés, s'est approché à pas lents de la cour composée uniquement de magistrats professionnels. Le retraité, militaire de carrière, qui a passé une partie de sa vie en Chine, vit désormais en Alsace.

Pierre-Marie H., 69 ans, était fonctionnaire civil de défense. L'accusé aux cheveux blancs, vêtu d'une veste noire, a semblé avoir du mal à entendre le président. Il vit dans l'Eure avec son épouse Laurence H., également sur le banc des accusés.

Les deux hommes, qui comparaissent libre, sont jugés pour "livraison d'information à une puissance étrangère", "atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation", "intelligence avec une puissance étrangère". Ils travaillaient pour la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le service d'espionnage français. Ils encourent 15 ans de prison.

Laurence H. comparaît pour "recel de bien provenant d'intelligence avec une puissance étrangère de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation".

"C'est une affaire qui concerne des faits portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation", a déclaré le président, après avoir accepté la demande de huis clos formulée par l'avocate générale. "Il paraît nécessaire non seulement de protéger les personnes amenées à témoigner et d’empêcher la divulgation d’informations touchant à la défense nationale", a ajouté le magistrat.

Avant lui, l'avocate générale avait parlé d'un procès "rare par les qualifications, rare par la qualité des accusés, rare par la période de prévention". "Ce sont des faits qui nécessairement vont susciter un certain émoi dans l'opinion publique: il s'agit de la pénétration d'une puissance étrangère dans le renseignement français", a-t-elle déclaré.

Mais il n'y a pas eu plus d'informations sur l'affaire, le huis clos ayant été ordonné avant même la lecture du rapport.

Les anciens agents ont été mis en examen et placés en détention provisoire en décembre 2017, alors qu'ils étaient déjà à la retraite. Ces deux hommes, qui se sont côtoyés au contre-espionnage à la DGSE, auraient, selon plusieurs médias, espionné le renseignement extérieur français pour le compte de Pékin.

Le verdict sera rendu le 10 juillet.

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