Hulot à l'offensive contre des rumeurs de violences sexuelles

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Par Catherine HOURS, Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS - Paris (AFP)
Publié le 08 février 2018 - 12:05
Mis à jour le 09 février 2018 - 10:08
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Nicolas Hulot lors d'une séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, en novembre 2017
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© BERTRAND GUAY / AFP/Archives
Nicolas Hulot lors d'une séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, en novembre 2017
© BERTRAND GUAY / AFP/Archives

Pilier du gouvernement, Nicolas Hulot s'est défendu jeudi de rumeurs "ignominieuses" de harcèlement et de violences sexuelles le visant, n'excluant pas totalement de démissionner pour protéger sa famille, malgré le soutien de l’Élysée.

La procureure de la République de Saint-Malo, Christine Le Crom, a confirmé jeudi soir dans un communiqué qu'une plainte pour "un fait de viol" avait été déposée en 2008 contre Nicolas Hulot mais classée sans suite.

Jeudi matin, le ministre de la Transition écologique avait reconnu l'existence de cette plainte, déposée par la petite-fille d'un homme politique célèbre, une jeune femme alors "majeure", concernant "des allégations remontant à 1997".

Au courant de rumeurs circulant dans les rédactions sur un article finalement publié dans le numéro d'Ebdo à paraître vendredi, M. Hulot avait "pris les devants" pour contrer "un poison lent qui tue", en démentant sur BFMTV tout comportement inapproprié concernant "deux affaires qui n'en sont pas".

Selon le communiqué de la procureure de Saint-Malo, "une jeune femme a effectivement déposé plainte, le 11 juillet 2008, à l’encontre de Nicolas Hulot en dénonçant un fait de viol commis, selon elle, onze ans auparavant, alors qu’elle était déjà majeure".

La plainte a été classée "sans suite", les faits étant "prescrits", précise la procureure. "Nicolas Hulot a été entendu dès le 29 août 2008 sur ces faits par les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Malo", relate le texte. Mais "les deux protagonistes avaient une version contradictoire quant au consentement à la relation sexuelle précitée", détaille le communiqué.

"J'ai été auditionné par les gendarmes à ma demande, et les enquêteurs ont très rapidement considéré qu'il n'y avait absolument rien qui permettait de poursuivre cette affaire", a pour sa part insisté l'ex-présentateur d'Ushuaïa, 62 ans. "Je n'ai évidemment rien à me reprocher".

Ebdo, qui a interviewé l'accusatrice sous couvert d'anonymat, parle de "témoignage bouleversant" - sans livrer de citations sur les actes incriminés. "J'ai tenu à ce qu'il sache la façon dont j'avais vécu les choses, et je lui ai fait savoir", dit l'intéressée à propos de sa décision de faire dresser "un procès-verbal" en gendarmerie en 2008.

Nicolas Hulot a-t-il d'autre part été accusé de harcèlement sexuel par une ancienne collaboratrice de son ex-Fondation? "La réponse est non et je le dis avec d'autant de force que la personne en question, qui est parfaitement identifiée, avec laquelle je suis en contact, vous dira exactement la même chose", a-t-il déclaré, démentant avoir acheté son silence.

La Fondation a assuré n'avoir eu "connaissance d'aucun agissement répréhensible ou conduite inappropriée" de la part de son ancien président en plus de 25 ans de collaboration.

- "On a fait pleurer mes enfants" -

Alors que les médias le donnent régulièrement au bord de la démission face aux arbitrages du gouvernement, Nicolas Hulot a assuré ne pas y avoir pensé non plus après ces rumeurs, sans toutefois l'exclure.

"C'est ma famille qui prime, c'est sa résistance qui prime et c'est cela qui guidera ma décision, mes choix", a-t-il dit. "Ca fait mal, quand c'est injuste, quand c'est infondé, car moi hier on a fait pleurer mes enfants", a-t-il ajouté, dénonçant des choses "ignominieuses, inqualifiables, qui me mettent dans une rage folle".

S'il se sentait depuis des mois "traqué par une meute invisible", avec des "insinuations" sur son patrimoine notamment, "là on change de registre (...) on franchit la ligne rouge", a-t-il estimé.

Dans le contexte actuel de libération de la parole des femmes qui "oblige les hommes à une forme d'introspection, moi le premier", l'ancien militant a appelé à mettre "des frontières".

Lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron "a assuré Nicolas Hulot de son entier soutien", selon le porte-parole du gouvernement. Tout comme Édouard Philippe qui a estimé qu'il n'y a "aucune raison de douter de sa parole".

Les déclarations de Nicolas Hulot surviennent alors que le gouvernement est embarrassé par une plainte pour viol visant le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, auquel le président et le Premier ministre ont témoigné leur "confiance".

Le parquet de Paris a récemment rouvert une enquête sur une accusation de viol visant M. Darmanin pour des faits présumés datant de 2009 que l'intéressé conteste catégoriquement.

cho-abd-pta-ao/DS

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