Incendie à Paris : la suspecte mise en examen et écrouée

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Par Nathalie ALONSO - Paris (AFP)
Publié le 08 février 2019 - 20:37
Mis à jour le 09 février 2019 - 09:08
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Des pompiers interviennent sur les lieux de l'incendie dans le XVIe arrondissement de Paris, le 5 février 2019
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© Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP/Archives
La femme souffrant de problèmes psychiatriques, soupçonnée d'avoir volontairement déclenché l'incendie d'un immeuble parisien a été mise en examen vendredi dans la soirée et placée en détention provisoire.
© Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP/Archives

La femme souffrant de problèmes psychiatriques, soupçonnée d'avoir volontairement déclenché en début de semaine l'incendie d'un immeuble parisien qui a fait dix morts et 96 blessés, a été mise en examen vendredi dans la soirée et placée en détention provisoire.

Cette quadragénaire, habitant cet immeuble du XVIe arrondissement, avait été interpellée en état d'ébriété, dans la nuit de lundi à mardi, peu après le départ de l'incendie, le plus meurtrier dans la capitale en près de 14 ans. Elle était encore jusque récemment internée en hôpital psychiatrique.

Au terme de sa garde à vue, l'unique suspecte de l'incendie, Essia B., a été présentée à un juge d'instruction puis mise en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "destruction par incendie de nature à créer un danger pour les personnes" et "destruction par incendie ayant entraîné la mort", a précisé le parquet de Paris. Conformément aux réquisitions du ministère public, elle a été placée en détention provisoire.

Les pompiers qui avaient mis six heures à maîtriser le feu avaient décrit un incendie d'une "incroyable violence". "Je suis allée chez une voisine. De chez elle, on voyait les flammes on entendait les cris...", avait raconté à l'AFP Claudine une habitante du 19 rue Erlanger, juste à côté de l'immeuble entièrement rongé par les flammes.

- Treize séjours en psychiatrie en 10 ans -

Depuis le drame, le profil et le suivi psychiatriques de la suspecte sont au coeur des investigations.

Lors de ses premières auditions devant les enquêteurs, la suspecte avait nié avoir commis les faits qui lui sont reprochés. Puis, sa garde à vue avait été suspendue mardi après-midi afin de permettre aux médecins de pratiquer un examen à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police.

Unique en France, cette structure, surnommée l'"I3P", accueille des personnes présentant à la fois un "danger imminent pour la sûreté des personnes" et "des troubles mentaux manifestes". Son audition a ensuite pu reprendre jeudi.

D'après l'enquête, elle venait de sortir, le 30 janvier, d'un séjour de près de deux semaines à l'hôpital psychiatrique Saint-Anne à Paris. Cette hospitalisation, la treizième en dix ans, avait pris fin "sur décision médicale", a souligné mercredi le procureur de la République Rémy Heitz lors d'une conférence de presse.

La nuit du drame, un voisin avait appelé la police juste après minuit lundi pour se plaindre du bruit causé par cette femme. Cet homme, par ailleurs pompier, l'avait ensuite recroisée dans le hall après le départ des forces de l'ordre. Elle lui avait alors lancé: "Regarde-moi droit dans les yeux. Toi qui aimes les flammes, ça va te faire tout drôle quand ça va exploser", selon le récit du voisin aux enquêteurs.

Puis peu après 0H30, une habitante de l'immeuble alertait les pompiers d'un départ de feu dans l'immeuble. Au même moment, la suspecte était arrêtée ivre alors qu'elle tentait de mettre le feu à une voiture, dans une rue voisine.

Ses antécédents judiciaires font apparaître trois procédures où elle a été mise en cause, sans jamais être condamnée.

Deux d'entre elles ont été classées sans suite en 2016, en raison d'un "état mental déficient", l'une pour un "vol avec mise à feu de vêtement" et l'autre pour des violences, selon le procureur.

Par ailleurs, en 2017, une autre procédure pour "violences conjugales" avait été classée sans suite faute d'infraction suffisamment caractérisée.

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