Incendies : le pilote d'un bombardier d'eau se tue dans le Gard

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Par Ysis Percq, Olivier LUCAZEAU - Générac (France) (AFP)
Publié le 02 août 2019 - 21:58
Mis à jour le 03 août 2019 - 01:32
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Un canadair laisse tomber de l'eau sur un incendie près de Générac (Gard), le 2 août 2019
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© Pascal GUYOT / AFP
Un canadair laisse tomber de l'eau sur un incendie près de Générac (Gard), le 2 août 2019
© Pascal GUYOT / AFP

Le pilote d'un bombardier d'eau a perdu la vie vendredi dans la chute de son appareil alors qu'il luttait contre les incendies de Générac (Gard), où près de 800 hectares de bois, de garrigues et de vignes ont brûlé depuis mardi.

Le drame a eu lieu à 17H20, a précisé un communiqué de la préfecture du Gard. Et une enquête judiciaire a d'ores et déjà été ouverte, sous l'autorité du procureur de la République de Nîmes Eric Maurel, qui s'est déplacé sur les lieux. De même une enquête de sécurité a été ouverte par le Bureau enquêtes accidents.

"Ce soir un pilote de bombardier d'eau a trouvé la mort en luttant contre les flammes. Il a donné sa vie pour sauver celle des autres", a salué Emmanuel Macron sur Twitter. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, déjà présent à Générac mercredi, pour constater les dégâts du premier incendie qui avait dévoré quelque 500 hectares de la commune, sera de retour sur les lieux samedi matin, à partir de 10h00.

L'appareil qui a chuté est un Tracker de la Sécurité civile. Cet avion est le plus petit des bombardiers d'eau qui interviennent avec les Canadair et les Dash. Sa capacité de largage est de 3.600 litres.

Mais de tels accidents sont rarissimes. Parmi les derniers drames similaires en France, celui d'un Canadair qui s'était abîmé en mer, le 1er août 2005, avec son pilote et son copilote, à Calvi en Haute-Corse.

"Je souffre, je suis ému, je n'ai pas de mots", a déclaré le maire de Générac, Frédéric Touzellier, à l'annonce de la nouvelle, alors qu'aux abords de sa commune le ballet des bombardiers d'eau était encore incessant, au-dessus de flammes toujours vives.

Car le vent attise encore les foyers, qui se répandent à grande vitesse. Au sol, la terre qui n’est pas encore touchée est sèche comme de la pierre et le feu se propage d’une vigne à l'autre, sans limite. Au loin, alors que la nuit tombait, vendredi soir, les foyers de Vauvert et Franquevaux étaient encore visibles, surmontés de larges panaches noirs.

- "C'est criminel, c'est sûr" -

Rien qu'entre 14h30 et 15h00, huit à dix départs de feu ont été constatés au sud de Nîmes, entre Saint-Gilles et Vauvert, selon le commandant Jacques Pagès. Et la situation pourrait encore s'aggraver samedi, "car malheureusement le vent ne mollit pas et pourrait même se renforcer", a-t-il insisté, au PC de commandement des pompiers à Générac.

Pour le maire, la piste humaine et volontaire est certaine pour ces nouveaux incendies de vendredi, après le sinistre monstre qui avait déjà ravagé près de 500 hectares à travers sa commune mardi et mercredi: "C'est criminel, c'est sûr. Plusieurs feux qui partent simultanément, à des endroits différents... On est complètement dépassés", a-t-il déclaré quelques moments avant l'accident à BFM TV.

Si une vingtaine de maisons ont été évacuées et un mas touché, ce sinistre n'a fait aucune autre victime que le pilote du bombardier d'eau. Le château et le gymnase du village ont été ouverts pour accueillir les sinistrés.

En fin d'après-midi, 530 pompiers et une centaine de gendarmes étaient mobilisés à travers tout le département du Gard, avec des renforts venus des Bouches-du-Rhône et de la Drôme. Si les communes de Vauvert (115 hectares) et Montignargues (11 hectares) ont aussi été impactées, le gros des effectifs étaient déployés à Générac, avec 410 pompiers, 140 véhicules terrestres et 4 Canadairs face à un front d'incendie de 900 m, pour quelque 300 hectares touchés.

Selon Eric Maurel, procureur de la République de Nîmes, le premier incendie de Générac, qui avait débuté mardi, était vraisemblablement aussi d'origine criminelle. Jeudi, il avait insisté sur le fait que les enquêteurs privilégiaient la piste de "l'acte volontaire".

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