Israel Galván danse avec les chats chez les tziganes

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Par Anna PELEGRI - Paris (AFP)
Publié le 17 septembre 2018 - 09:51
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Israel Galván pose le 11 septembre 2018 sous le chapiteau du cirque Romanès à Paris
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Israel Galván pose le 11 septembre 2018 sous le chapiteau du cirque Romanès à Paris
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Des chats arpentent la piste où une jeune femme fait du hula-hoop. Non loin, sous le chapiteau rouge du cirque Romanès à Paris, Israel Galván, la star du flamenco moderne, peaufine son nouveau spectacle, "Gatomaquia".

Après sa "Fiesta", qui avait divisé au Festival d'Avignon en 2017, et une semaine après avoir ouvert la Biennale de Séville aux arènes de La Maestranza, le danseur-chorégraphe sévillan de 45 ans renoue avec un cadre plus intimiste pour son solo sous-titré "Israel Galván dansant pour quatre chats". Comprendre devant personne, selon cette expression de la langue de Cervantès signifiant "il n'y a pas un chat".

En réalité, ils sont une bonne dizaine de matous à régner en maîtres dans ce cirque tzigane qui se revendique être le dernier du genre dans le monde. Pouvant accueillir 450 spectateurs, il se situe tout près de la Porte Maillot à Paris, où est également établi le campement des Romanès, Alexandre son fondateur ainsi que sa famille.

Galván, surnommé "le danseur des solitudes" par le philosophe français Georges Didi-Huberman dans un ouvrage qu'il lui a consacré en 2006, danse précisément en solo lors de ces représentations qui ont débuté le 12 septembre et dureront jusqu'au 22. Mais il n'est pas pour autant seul sur scène.

Au cours de ce spectacle d'environ 1 h 10, la femme du patriarche, Delia, envoûte en chantant dans sa langue gitane, une de ses cinq filles danse avec un cerceau, une autre fait du trapèze... Tout ce beau monde est accompagné à la guitare par Emilio Caracafé, collaborateur de longue date de Galván, lequel chante aussi a capella.

- "Reste un peu et partage" -

Galván n'avait pas prévu de convier ses amphitryons sur la scène de "Gatomaquia", coproduit avec l'artiste par le Théâtre de la Ville à Paris. Mais l’enfant terrible du flamenco, adepte des paris risqués, a voulu faire preuve d'altruisme au contact des Romanès, avec lesquels il cohabite depuis qu'il a délaissé sa chambre d'hôtel pour s'installer dans une caravane.

"C'est une opportunité unique pour moi d'être ici. Depuis que je suis arrivé, je me dis reste un peu et partage", explique-t-il à l’AFP.

Six ans après avoir créé "Lo Real", qui évoquait l'extermination des gitans par les nazis, Galván revient plaider la cause de ce peuple nomade d'Europe, mais sous un angle plus actuel. Un spectacle destiné à être joué dans d'autres lieux.

Galván, qui porte un tablier et des chaussures rouges pour femme, laisse volontiers de la place pour l'improvisation, mais sait parfaitement où il veut aller.

Sur la piste, son flamenco est vibrant. Ses pieds se déchaînent sur des estrades en bois ou en métal, son jeu de main est aussi expressif que sensuel. Galván parvient à hypnotiser dans ces séquences où on le voit aussi toréer avec un fauteuil à bascule. Vient alors le moment de convoquer les chats. Ce qu'Alexandre Romanès fait à l'aide d'un sifflet. Les voilà qui entourent docilement le danseur.

"Les chats sont la touche finale, ils sont les elfes du camp", suggère l'artiste mondialement reconnu, qui n'échappe cependant pas aux critiques des défenseurs de l'orthodoxie flamenca.

Quant à l'accueil réservé à "Gatomaquia", il assure ne rien savoir, "comme à chaque fois que je fais de nouvelles pièces..."

"Mais au cirque, quand les gens viennent, ils sont plus détendus", constate-t-il. Et les chats, bienveillants et protecteurs.

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