Johnny : un "saltimbanque", un "rockeur et troubadour"

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 09 décembre 2017 - 15:36
Image
Le chanteur Maxim Nucci, alias Yodelice (g, devant) et le manager de Johnny Hallyday Sébastien Farra
Crédits
© Thibault Camus / POOL/AFP
Le chanteur Maxim Nucci, alias Yodelice (g, devant) et le manager de Johnny Hallyday Sébastien Farran (g, derrière) portent, avec des proches du chanteur, son cercueil dans l'églis
© Thibault Camus / POOL/AFP

Les écrivains Philippe Labro et Daniel Rondeau ont salué samedi en Johnny Hallyday un "saltimbanque", "rockeur et troubadour forever", et qui trône désormais "sur le podium des mythologies françaises", lors de la cérémonie religieuse en hommage au chanteur décédé mercredi.

"Il aimait choisir les mots, les chanter et les dire pour qu'ils atteignent tous les publics. Cet homme, seul capable aujourd'hui de créer un tel moment, de créer une communion populaire, Johnny Hallyday, qui était-il ?", s'est interrogé Philippe Labro, qui lui a écrit plusieurs chansons.

"Un alchimiste, un voyageur, un aventurier, un combattant, un caméléon, un athlète, un artisan, un artiste, un fédérateur, un inventeur, un solidaire, un rockeur, un amoureux, un biker, un généreux, un père par deux fois, un enfant dans un corps d'adulte, un adulte aux yeux d'enfants...", a-t-il tenté de répondre, avant de décrire le parcours du chanteur.

"La gloire et la grâce, tel pourrait être le titre du roman de sa vie", a-t-il résumé,. Il a aussi mis en parallèle les difficultés de l'artiste à l'"enfance tronquée, trompée, truquée", et le bonheur qu'il avait su trouver auprès de ses fans, sa famille et ses amis.

"A travers les chutes, les rebonds, les excès et les extravagances, Johnny est resté le même homme, (...) comme si la gloire ne l'avait pas fait vaciller", et malgré "l'empreinte majeure, jamais effacée, de l'abandon paternel dont il fut victime, il a résisté au danger de cette gloire dévoyée, et ce faisant, il s'est construit", a estimé l'écrivain-journaliste.

Prenant ensuite la parole, Daniel Rondeau, à qui Johnny Hallyday avait raconté sa "vie de destroyance", dans une interview choc publiée en 1998 dans le Monde, est quant à lui revenu sur la carrière du rockeur, "un enfant de la balle, un saltimbanque sans autre racine que la musique".

Il a aussi évoqué sur le lien très fort qu'il avait forgé avec le public. "Johnny n'oubliait jamais qu'il tenait sa couronne des faubourgs et des bas quartiers", et "pour la plupart de ses fans, souvent des fils de personne, le seul rapport qu'ils entretenaient avec les mots et avec une forme de poésie populaire, c'étaient ses chansons".

"Johnny Gavroche nourrissait sa propre faim de poésie en mêlant ces vies de misérables à la sienne", a-t-il développé, rappelant un épisode de sa carrière où il avait versé son cachet à des mineurs en grève en Moselle.

"Johnny règne aujourd'hui sur le podium des mythologies françaises, coulé dans le bronze de la dévotion populaire, entre de Gaulle et Tintin", a lancé Philippe Rondeau, estimant que Johnny était devenu "l'ange crucifié, le fils prodigue, rockeur et troubadour forever".

"Notre coeur français bat pour toi", a-t-il conclu.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.