Jonathann Daval sur les lieux de la reconstitution du meurtre d'Alexia

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Par Damien STROKA - Gray-la-Ville (France) (AFP)
Publié le 17 juin 2019 - 05:30
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Jonathann Daval est arrivé lundi peu avant 05H00 sur les lieux de la reconstitution judiciaire du meurtre de son épouse Alexia, qu'il a avoué avoir commis en octobre 2017 à Gray-la-Ville (Haute-Saône), dans une zone pavillonnaire bouclée par la gendarmerie.

De nombreux journalistes sont présents sur les lieux de cette reconstitution qui doit lever les toutes dernières zones d'ombre qui planent encore sur cette affaire.

Deux points essentiels restent à éclaircir: Jonathann Daval, qui a reconnu avoir étranglé sa femme, reconnaîtra-t-il aussi avoir tenté de brûler son corps, ainsi que la violence des coups constatés par le médecin légiste, qui devait également assister à la reconstitution du meurtre ?

Celle-ci devait débuter peu avant le lever du soleil, afin de coller peu ou prou aux circonstances du meurtre commis de nuit dans la maison du couple dont les volets resteront clos.

La mère d'Alexia, Isabelle Fouillot, qui fait exceptionnel, doit assister à cette reconstitution avec d'autres membres des parties civiles, espère qu'elle fera "bouger les choses" et qu'en les " voyant, il (Jonathann Daval) pourra parler davantage".

"Est-ce qu'il y a complicité, est-ce qu'il y a préméditation, qui a brûlé le corps, et pourquoi de telles choses, pourquoi de telles horreurs, parce qu'il n'y a rien qui puisse justifier des actes aussi horribles", s'est-elle interrogée devant les micros de France Inter et de BFMTV.

Pour Me Jean-Marc Florand, l'un des avocats des parties civiles, qui "envisage un procès l'année prochaine" aux assises, la question de la "carbonisation (partielle) du corps" d'Alexia sera au coeur de la reconstitution.

Soit Jonathann Daval "continue de dire que ce n'est pas lui et l'on entend sa parole et dans ce cas-là ce n'est ni le loup-garou, ni le Saint-Esprit, donc c'est un tiers" soit il le reconnaît "et la boucle est bouclée", a déclaré l'avocat devant la presse peu avant l'arrivée de Jonathann Daval.

- "Choc de la vérité" -

"L'impact de la crémation sur une d'assises serait très négative" dans "une civilisation judéo-chrétienne où la crémation non volontaire du corps est considérée comme un sacrilège", étant aussi "une épreuve supplémentaire infligée à la famille", a-t-il relevé.

Après une première phase à Gray-la-Ville, village de 900 âmes situé entre Vesoul et Dijon, ville où Jonathann, mis en examen pour "meurtre sur conjoint", est actuellement détenu, le dispositif judiciaire se transportera à quelques kilomètres de là, dans le Bois d'Esmoulins.

C'est dans ce bois que, le 28 octobre 2017, le corps partiellement calciné d'Alexia Daval, une employée de banque de 29 ans, avait été découvert, dissimulé sous des branchages.

Plusieurs heures durant, Jonathann devra reproduire, devant les parents d'Alexia, sa sœur et l'époux de celle-ci, les gestes qui ont causé la mort de la jeune femme.

Autre avocat des parties civiles, Me Gilles-Jean Portejoie espère que cette situation créera un "choc de la vérité" qui fera craquer Jonathann Daval, comme en décembre quand, confronté à la mère d'Alexia, il avait, en pleurs et à genoux, reconnu pour la deuxième fois le meurtre de sa femme.

L'un des moments-clé se jouera dans le Bois d'Esmoulins car, si Jonathann "a clairement reconnu la façon dont il a donné la mort à Alexia" dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017, il ne dit rien sur la tentative de crémation, selon une source proche du dossier.

Autre point capital qui reste à éclaircir: la violence des coups portés à Alexia. Jonathann reconnaît certes l'avoir frappée, mais minimise ses violences qui ne cadrent pas avec les constatations médico-légales, selon cette même source.

Les explications du jeune homme, qui a multiplié les revirements depuis son interpellation trois mois après le meurtre, sont donc très attendues et chacun de ses gestes sera méticuleusement photographié, dans la perspective d'un procès aux assises où il encourra la réclusion à perpétuité.

Arrêté à la stupeur générale en janvier 2018 après avoir campé pendant des mois le rôle du veuf éploré, ce discret informaticien de 35 ans avait avoué le meurtre en garde à vue, acculé par des éléments accablants (relevés du "tracker" sur son véhicule professionnel, fragment de drap du couple retrouvé près du corps...).

Il était ensuite revenu sur ses aveux, accusant son beau-frère et invoquant un "complot familial".

Mais en décembre, confronté à sa belle-mère, il reconnaît une seconde fois le meurtre de son épouse, étranglée lors d'une violente dispute.

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