Journaliste convoquée par la DGSI : "On ne peut pas dévoiler l'identité d'un agent" des forces spéciales affirme Ndiaye

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 23 mai 2019 - 14:41
Image
La porte-parole du gouvernement Sibeth NDiaye le 22 mai 2019 à Paris
Crédits
© ludovic MARIN / AFP
La porte-parole du gouvernement Sibeth NDiaye le 22 mai 2019 à Paris
© ludovic MARIN / AFP

"On ne peut pas dévoiler l'identité d'un agent qui appartient aux forces spéciales", a affirmé jeudi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye pour justifier la convocation par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) d'une grand reporter du Monde.

Après d'autres convocations d'autres journalistes ayant enquêté sur l'exportation d'armes françaises utilisées au Yémen, Le Monde a indiqué mercredi qu'Ariane Chemin, qui a révélé l'affaire Benalla, était, elle, convoquée le 29 mai par la DGSI.

"Il y a en France un certain nombre d'obligations qui pèsent sur tous les citoyens, et on ne peut pas dévoiler l'identité d'un agent qui appartient aux forces spéciales", a déclaré Mme Ndiaye sur Europe 1, en défendant la protection par l'Etat d'"un certain nombre de données qui sont nécessaires à des activités, notamment des activités de défense extérieure et des activités militaires".

Notant que le contenu d'un article de la journaliste "a conduit à une plainte d'une personne, manifestement un agent des services extérieurs", elle a jugé que dans ce cadre "il est normal qu'en tant que justiciable Mme Chemin soit entendue dans cette affaire-là".

L'enquête "vise (...) notamment nos informations sur le profil d'un sous-officier de l'armée de l'air, Chokri Wakrim, compagnon de l'ex-cheffe de la sécurité de Matignon, Marie-Élodie Poitout", a expliqué le directeur de la rédaction du Monde Luc Bronner dans un éditorial mercredi.

Chokri Wakrim était lié par un contrat de protection rapprochée avec un homme d'affaires russe, qui a conduit à l'ouverture d'une enquête pour "corruption", a-t-il rappelé.

De source judiciaire, Ariane Chemin est convoquée dans le cadre d'une enquête ouverte pour "révélation de l'identité d'un membre des unités des forces spéciales". Selon des sources concordantes, cette enquête intervient à la suite d'une plainte déposée mi-avril par Chokri Wakrim.

Concernant les journalistes entendus après leur enquête sur la vente d'armes françaises, Mme Ndiaye a jugé "pas normal" qu'"une note classée secret défense se retrouve dans la nature", et a alerté sur le risque que ces "fuites", aujourd'hui "envers des journalistes", le soient "demain envers une puissance étrangère", tout en assurant que "ça ne remet pas en cause (l')attention portée au secret des sources" par le gouvernement.

Ces convocations de journalistes ont provoqué nombre de protestations de journalistes et responsables politiques.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.