"Justice pour Rémi Fraisse" : manifestation à Paris trois ans après sa mort
Une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi soir à Paris pour réclamer "justice pour Rémi Fraisse", militant écologiste tué il y a trois ans jour pour jour par une grenade tirée par un gendarme, a constaté l'AFP.
Massés sur la place de la République, les manifestants, jeunes et notamment issus de groupes autonomes et d'extrême gauche, ont déployé une banderole "Rémi Fraisse, on t'oublie pas" et dénoncé les "violences policières" en rappelant d'autres affaires de jeunes morts lors d'interventions des forces de l'ordre (Adama Traoré...).
Une manifestation sauvage organisée dans Paris après ce rassemblement, s'est soldée par neuf interpellations, a-t-on appris auprès de la préfecture de police, dans la nuit de jeudi à vendredi.
"On n'oublie pas, on pardonne pas", "Flics, fascistes, assassins !", avaient auparavant scandé les manifestants, place de la République, sous l'oeil de plusieurs dizaines de policiers.
"Aujourd'hui dès qu'on manifeste on est considéré comme dangereux", a explique à l'AFP Josiane, 66 ans.
"Dans les manifs on en arrive à se demander si on va rentrer chez nous entier", a souligné Gracieuse, 67 ans, militante du réseau altermondialiste Attac.
Les manifestants ont dénoncé le non-lieu requis en juin dernier dans l'affaire de la mort du jeune homme de 21 ans, tué le 26 octobre 2014 lors d'affrontements sur le chantier de la retenue d'eau controversée de Sivens (Tarn).
"On est là pour rendre hommage et montrer qu'on réclame toujours la justice. C'est un scandale, quelqu'un qui manifestait pacifiquement a été tué par les forces de l'Etat", a indiqué Julien, 30 ans.
Les proches de Rémi Fraisse ont lancé dernièrement une pétition demandant à la ministre de la Justice Nicole Belloubet d'intervenir pour que le non-lieu requis dans l'affaire ne soit pas prononcé. Elle a déjà recueilli plus de 40.000 signatures.
Ils demandent également l'interdiction totale des "munitions explosives en opérations de maintien de l’ordre" qui selon eux continuent de "blesser et mutiler".
Le maréchal des logis J. avait été entendu en tant que témoin assisté en mars 2016 et n'avait pas été poursuivi. Un rapport de l'Inspection générale de la gendarmerie (IGGN) avait déjà blanchi le gendarme en décembre 2014, estimant que les avertissements nécessaires avaient été effectués avant le tir de la grenade.
Le projet de barrage a depuis été abandonné, mais un autre, réduit de moitié, est à l'étude. Les zadistes qui occupaient le site en ont été délogés en mars 2015.
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