A la Fête de l'Humanité, les communistes en difficulté veulent se rendre "utiles"

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Par Baptiste BECQUART - Paris (AFP)
Publié le 11 septembre 2019 - 12:00
Mis à jour le 12 septembre 2019 - 11:06
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Des visiteurs traversent la "Place Maurice Audin" à la Fête de l'Humanité, à La Courneuve, près de Paris, le 15 septembre 2018
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Des visiteurs à la Fête de l'Humanité, le 15 septembre 2018 à La Courneuve, près de Paris
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Pour sa première Fête de l'Humanité en tant que secrétaire national du PCF ce week-end, Fabien Roussel espère convaincre de l'"utilité" de communistes marginalisés électoralement, prônant pour la gauche des "travaux pratiques" à l'approche des municipales.

"Bien sûr, on est loin du compte": Fabien Roussel ne nie pas que son arrivée à la tête du parti, lors du Congrès de novembre dernier, n'a pas inversé la tendance pour un parti qui a obtenu le score famélique de 2,5% des voix aux européennes en mai.

La campagne, menée par Ian Brossat dont la notoriété a fortement progressé, "nous a permis de remobiliser des forces militantes", assure M. Roussel à l'AFP, promettant que "tout ne fait que commencer". "Il nous faut désormais faire la démonstration de notre utilité, apparaître comme une solution pour ceux qui souffrent", concède de son côté Ian Brossat.

"Le bilan de Fabien Roussel pour l'instant, malgré son slogan +PCF is back+, c'est les européennes", critique un membre du Conseil national -le parlement du parti-, qui avait soutenu la reconduite de Pierre Laurent comme secrétaire national par crainte de voir le parti se replier sur lui-même.

Mais après avoir poussé à une liste autonome aux élections européennes, dans l'espoir d'offrir une meilleure visibilité au PCF, Fabien Roussel multiplie les mains tendues aux autres partis de gauche, en les appelant par exemple à effectuer en commun des "travaux pratiques" sur les retraites. Objectif, explique-t-il: opposer aux réformes du gouvernement des "propositions concrètes".

Roussel insistera sur la paix et l'écologie, thème désormais incontournable après la percée d'EELV en mai (13,5%). Une marche climat

- Apaisement -

Lui en fera plusieurs lors du grand meeting, samedi sur la grande scène de la fête de l'Humanité, placé cette année avant le discours aux partis de gauche. En dehors du pouvoir d'achat, sujet qui est cher à l'ancien patron de la fédération du Nord, Fabien

est d'ailleurs pour la première fois organisée vendredi à la Fête.

Le développement ferroviaire, la taxation du kérosène ou encore la gratuité des transports en commun sont autant de mesures vertes demandées par les communistes ces derniers mois, rappelle Alain Pagano, qui préside la commission Ecologie au Conseil national.

Le soutien au nucléaire, sujet de désaccord avec EELV, n'est pas un boulet aux pieds, estime-t-il: "Pour les experts du Giec, c'est une solution immédiate contre le réchauffement climatique, et on ne veut pas du nucléaire ad vitam aeternam, il faut trouver des énergies moins négatives".

Les communistes comptent aussi sur les élections municipales pour rappeler la force de leur ancrage local aux ambitieux écologistes et à La France insoumise. "800 maires, 7.000 élus: s'il y a bien un échelon où nous sommes utiles, c'est le municipal", affirme Ian Brossat.

"Il faut se reconstruire avec un horizon au-delà des municipales", avertit l'ancienne députée européenne Marie-Pierre Vieu. "Le travail de fond réclamé au Congrès sur le sens que l'on donne au combat communiste dans la société actuelle ne peut pas être que l'addition de propositions", ajoute-t-elle.

Le discours de Fabien Roussel aux partis de gauche interviendra en tout cas dans une atmosphère plus apaisée que l'édition précédente, quand La France insoumise avait boycotté le rendez-vous après une controverse sur l'immigration. Si Jean-Luc Mélenchon n'a pas annoncé sa venue, le nouveau coordinateur du mouvement Adrien Quatennens sera, lui, bien présent, et participera dimanche à un débat réunissant un panel de responsables de gauche.

Avec ses 400 stands et ses plus de 500 invités (l'ancienne présidente du Brésil Dilma Roussef, la maire de Paris Anne Hidalgo, l'économiste Thomas Porcher, l'ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem, le cégétiste Philippe Martinez, les sociologues Pinçon-Charlot...), la Fête de l'Humanité assumera plus que jamais son rôle de "carrefour de discussion des gauches", veut croire Patrick Le Hyaric, directeur du quotidien.

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