La libération de Paris racontée par l'AFP en 1944 : le 18 août

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Par AFP - Paris
Publié le 18 juillet 2019 - 11:00
Mis à jour le 16 août 2019 - 21:04
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Les Parisiens découvrent le 18 août sur les murs l'appel à la mobilisation générale lancé par le colonel Rol-Tanguy, chef des FFI (Résistance) d'Ile-de-France
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Les Parisiens découvrent le 18 août sur les murs l'appel à la mobilisation générale lancé par le colonel Rol-Tanguy, chef des FFI (Résistance) d'Ile-de-France
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Le 26 août 1944, Paris tout juste libéré, l'AFP diffuse une chronologie des onze jours ayant précédé la capitulation des Allemands, après quatre années d'occupation de la capitale.

Voici la journée du 18 août racontée par le journaliste de l'AFP Jean Le Quiller.

Paris, 26 août 1944 -

Vendredi 18 août - L'aube se lève donc sur un Paris purifié des collaborateurs les plus notoires. Leurs journaux ne paraissent pas ce matin, adieu "Aujourd'hui", adieu "Pariser Zeitung", adieu "France socialiste". Nous regretterons un peu de n'avoir plus ce plaisir de lire entre les lignes l'affolement de vos rédacteurs, nous regretterons un peu de ne plus pouvoir nous amuser de vos sophismes. Plaisirs amers, il est vrai.

Déjà, la presse libre commence à s'installer : l'imprimerie de la "Pariser Zeitung", par exemple, est occupée par les amis de 3 feuilles clandestines "Défense de la France", "Combat", et "Franc-Tireur".

La CGT lance un appel à la grève générale, la grève de la police continue ; sur les portes des commissariats fermés, on lit un appel du Comité de Libération de la police où (Amédée) Bussière (préfet de police de Paris) est traité de vendu ; le moins qu'on puisse dire est que le détenteur des pouvoirs de (Pierre) Laval (chef du gouvernement de Vichy, qui a démissionné la veille, ndlr) ne jouit pas de beaucoup d'autorité sur ses subordonnés. La grève des cheminots se généralise ; désormais ce sont des cheminots allemands qui font marcher les trains : à la gare de Lyon, la Résistance a fait couper l'électricité, ce qui oblige les Allemands à faire fonctionner à la main signaux et aiguillages ; on peut croire que cela n'accélère pas le travail.

Rue des Saussaies, où la Gestapo avait installé ses services centraux, elle brûle en hâte ses dossiers, qui ne forment plus que de petits tas fumants sur le trottoir.

Le couvre-feu est fixé à 21h. Des mitrailleuses allemandes tirent dans la soirée sur des passants, rue de Seine. Paris va s'endormir en s'attendant à quelque évènement extraordinaire.

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