La libération de Paris racontée par l'AFP en 1944 : le 21 août

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Par AFP - Paris
Publié le 21 juillet 2019 - 09:25
Mis à jour le 19 août 2019 - 10:02
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Des journalistes, pompiers et policiers parisiens se réjouissent de la parution des premiers journaux libres
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© STF / AFP
Des journalistes, pompiers et policiers parisiens se réjouissent de la parution des premiers journaux libres
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Le 26 août 1944, Paris tout juste libéré, l'AFP diffuse une chronologie des onze jours ayant précédé la capitulation des Allemands, après quatre années d'occupation de la capitale.

Voici la journée du 21 août racontée par le journaliste de l'AFP Jean Le Quiller.

Paris, 26 août (AFP) -

Lundi 21 août - La trêve n'est réellement observée qu'aux abords de la préfecture de police et de l'Hôtel de ville. Dans cette région, grâce aux employés du métro, les FFI (Forces françaises de l'intérieur, Résistance, ndlr) peuvent en occuper les souterrains jusqu'à Saint-Germain-des-Prés. L'Etat-Major des FFI prévoit la possibilité d'évacuer l'Hôtel de ville par le métro, en cas d’attaque en force par les Allemands. Lui-même s'installe place Denfert-Rochereau, afin de disposer du réseau téléphonique des égouts et du métro, et des catacombes. Ainsi, la guerre se déroule sur les toits, dans la rue, et sous terre.

Ailleurs dans Paris, quelques batailles locales : à Montrouge, par exemple, et dans le XIVe, les mairies du secteur sud sont occupées. Malgré la trêve, 90 Français sont tués du 20 au 21.

Le colonel Henri Rol (Rol-Tanguy, chef des FFI d'Ile-de-France, ndlr) ordonne la suppression du couvre-feu ; les portes des immeubles devront être ouvertes aux FFI et fermées aux Allemands.

Les premiers journaux libres apparaissent ; "Combat" et "Franc-Tireur" sortent un numéro daté du 21 août ; le soir, "Défense de la France" et "Ce Soir" sortent, datés du 22 août ; le lecteur s'habitue mal à lire des articles où on appelle un chat un chat et un Allemand un boche ; des photos extraordinaires accompagnent ces textes stupéfiants : on y voit des Allemands enfourchant des vélos pour fuir plus vite ; bien plus, on y découvre un prisonnier allemand. Un Allemand prisonnier des Français... Inutile d'insister.

Dans la matinée, le Secrétariat à la Jeunesse, rue du Faubourg Saint Honoré a été occupé par les FUJP (Forces unies des jeunesses patriotiques, Résistance, ndlr) qui ont arrêté (Maurice) Gaït (Commissaire général à la jeunesse sous Vichy, ndlr). De même, au Quartier Latin, la librairie "Rive Gauche", centre de propagande allemande dirigé par M. Bardèche, beau-frère du célèbre (Robert) Brasillach (rédacteur en chef de "Je suis partout", journal collaborationniste et antisémite, ndlr), est occupée ; "Fermeture annuelle", assuraient les écriteaux involontairement humoristiques.

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