La Marche des Fiertés samedi à Paris pour défendre la PMA pour toutes

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Par Maryam EL HAMOUCHI - Paris (AFP)
Publié le 27 juin 2019 - 13:08
Mis à jour le 28 juin 2019 - 13:18
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Le drapeau arc-en-ciel déroulé lors de la Marche des Fiertés en juin 2017
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© PATRICK HERTZOG / AFP/Archives
Le drapeau arc-en-ciel déroulé lors de la Marche des Fiertés en juin 2017
© PATRICK HERTZOG / AFP/Archives

La 41e édition de la Marche des Fiertés recouvrira samedi les rues parisiennes de drapeaux arc-en-ciel pour défendre l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, annoncée récemment par le gouvernement après de nombreuses tergiversations.

"La PMA s'inscrit dans ce chemin historique de réclamer des droits notamment pour sécuriser nos familles pour qu'elles n'aient plus à subir des violences dans leur vie quotidienne", a déclaré Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l'Inter-LGBT lors d'une conférence de presse.

La fédération d'associations attend autour de 500.000 personnes pour la Marche des Fiertés annuelle qui se veut festive et politique et s'élancera de Montparnasse à 14H00 avec une arrivée prévue à 16H30 à République où une succession d'artistes est prévue au podium.

Le mot d'ordre de cette année --"Filiation, PMA : marre des lois a minima"-- renvoie à l'annonce du Premier ministre Edouard Philippe qui a promis, le 12 juin, que l'extension de la procréation médicalement assistée serait actée dans le projet de loi de bioéthique présenté en juillet avant un examen au Parlement fin septembre.

Maintes fois repoussé, ce texte doit ouvrir la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, qui doivent aujourd'hui se rendre à l'étranger, notamment en Belgique et en Espagne, pour y avoir recours.

Pour l'heure, elle est réservée aux couples hétérosexuels dont au moins l'un des membres est stérile ou porteur d'une maladie grave susceptible d'être transmise au conjoint ou à l'enfant.

Selon Laurène Chesnel, la référente Familles de l'Inter-LGBT, les intersexes et les personnes trans sont oubliés de cette future loi. Elle estime également qu'un "projet de loi propre aurait permis de mieux saisir la complexité du sujet".

La question de la filiation se dresse comme un autre point de discorde entre le gouvernement et la plupart des associations LGBT.

Deux options ont été transmises au Conseil d'Etat : la création d'un régime spécifique pour les couples de femmes ou un nouveau type de filiation pour tous les enfants issus d'une PMA ayant eu recours au don.

- "Pas très optimiste" -

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, l'ouverture de la PMA pour toutes les femmes est attendue depuis longtemps par les militants LGBT et en particulier les couples de lesbiennes.

"Je pourrai réellement avoir un enfant avec mon épouse", témoigne auprès de l'AFP Barbara Rickenmann, chargée de formation de 29 ans.

L'éventuelle ouverture de la PMA à toutes les femmes a permis à son couple de "refaire un cheminement" et d'envisager une maternité légale en France mais avec Salomé, son épouse, elles refusent de totalement y croire.

"Grandir en partant du principe que pour avoir des enfants c'est un parcours difficile et tout un cheminement, c'est un processus particulier", ajoute Salomé qui, très jeune, se rendait sur les forums dans lesquelles des lesbiennes partageaient leurs expériences de PMA à l'étranger.

Pour l'heure, c'est l'option qu'a retenue le couple pour ses futurs projets de maternité.

"C'est trop difficile d'être dans cet état d'incertitude, ce n'est pas un projet à la légère", explique Salomé qui a déjà fait des devis de PMA en Belgique et en Espagne et qui envisagerait d'avoir recours à la PMA en France si elle était légalisée "pas trop tard", soit dans les "deux, trois années à venir".

"Aujourd'hui, en 2019, les jeunes lesbiennes sont déjà lassées de ce débat. Ca fait pas si longtemps qu'on se bat pour ça mais on en a déjà marre parce qu'on est traitées comme des citoyennes de seconde zone", ajoute Barbara.

Cette Marche des fiertés rendra aussi hommage aux émeutes de Stonewall à New-York à l'origine du militantisme pour les droits des personnes LGBT et dont est célébré cette année le 50e anniversaire.

"Ca a nourri notre conscience politique, notre soif d'être reconnaissants, et la soif de descendre dans la rue pour réclamer, être visibles et fiers", témoigne Clémence Zamora-Cruz.

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