La politique numérique du gouvernement selon Mounir Mahjoubi

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Par AFP
Publié le 14 décembre 2017 - 07:00
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le secrétaire d'Etat au Numérique Mounir Mahjoubi, le 13 juin 2017 à Paris
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
le secrétaire d'Etat au Numérique Mounir Mahjoubi, le 13 juin 2017 à Paris
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Des start-up heureuses, une plateforme numérique unique pour les services publics, un accès facilité à internet pour tous et une cybersécurité renforcée: le secrétaire d'Etat au Numérique Mounir Mahjoubi va devoir concrétiser les nombreux chantiers qu'il a lancés.

M. Mahjoubi résume sa politique dans un entretien à l'AFP: "Les deux piliers, c'est l'économie et la transformation de l'Etat, et les deux conditions, c'est l'inclusion numérique et la sécurité." Les concertations en cours doivent déboucher sur des plans d'action dans quelques mois.

Les start-up ont la part belle du volet économique de sa "feuille de route". "Comment on fait pour créer un contexte favorable aux start-up? Comment on fait pour leur simplifier la vie?", interroge-t-il. "Comment on fait pour qu'elles trouvent des financements et qu'elles grandissent en France et en Europe, et qu'on fasse les champions de l'innovation de demain?"

Il trouve déjà un élément de réponse dans des réformes qui devraient selon lui "faciliter la vie des entrepreneurs tech pour pouvoir recruter et grossir", à commencer par les ordonnances travail. Et il compte mettre l'accent en 2018 sur leur visibilité à l'international, ainsi que sur la diversité sociale et la mixité dans l'entrepreneuriat.

Mounir Mahjoubi a entrepris un "Tour de France des start-up" pour recueillir leurs doléances. Parmi celles-ci, "un des sujets qui revient, c'est le droit à l'expérimentation sur certains sujets": en créant des "bacs à sable" ("sandbox" en anglais) qui consistent à donner des autorisations spéciales et limitées pour que les entreprises innovantes puissent tester leurs idées.

Autre sujet économique, la numérisation des PME et des très petites entreprises (TPE). "On est très en retard: on est 16e au plan européen, ce qui n'est pas la place de la France", déplore-t-il. D'où "un plan, qui sera lancé début 2018", avec un site pour aider les entreprises à se lancer, rassemblant des témoignages, des adresses de prestataires et "des fléchages vers tous les financements disponibles".

- Identité numérique -

M. Mahjoubi est parallèlement l'homme-orchestre de "la transformation de l'Etat". Il s'agit, dit-il, de "réinventer la façon qu'on a de faire les politiques publiques à l'heure du numérique".

Le gouvernement veut concrètement installer ce qu'il appelle une "plateforme numérique de l'Etat" --ou PNE--, "c'est-à-dire une nouvelle philosophie où tous les services de l'Etat sont connectés les uns aux autres", grâce à la définition de "nouveaux standards d'échanges de données et de connectivité des plateformes" des différentes administrations qui jusqu'à présent ont grandi indépendamment les unes des autres. Chaque citoyen aura une "identité numérique" unique pour ses contacts avec les services publics.

"2018, c'est la conception de tout ça, et 2019 c'est le déploiement", avance Mounir Mahjoubi, qui vise "100% de numérisation des démarches d'ici à 2022".

Encore faut-il que tous les Français soient connectés. Le gouvernement veut partout du bon haut débit en 2020 et du très haut débit en 2022 (quand bien même les négociations sont qualifiée de "dures" avec les opérateurs). Ce sujet est suivi par le ministère de la Cohésion des territoires, rappelle M. Mahjoubi.

Et il faudra prendre par la main les 13 millions de personnes restées au bord du chemin: c'est le volet consacré à l'inclusion numérique. "Il n'y aura pas de marchés pour les start-up ou de transformation numérique de l'Etat s'il y a 20% des Français qui n'utilisent pas internet", soupire le secrétaire d'Etat. Il a lancé mardi un grand mouvement visant à recenser ces laissés-pour-compte, identifier ceux qui peuvent les aider et trouver des financements, l'objectif étant d'être en ordre de bataille à la rentrée 2018.

Enfin, "tout cela ne peut pas marcher s'il n'y a pas de confiance", insiste Mounir Mahjoubi. Il veut "faire émerger une vraie culture de la cybersécurité", et particulièrement aider les PME et TPE à se protéger des pirates informatiques en incitant les spécialistes à s'intéresser à leurs spécificités.

M. Mahjoubi, qui se félicite d'occuper un poste transversal vu son rattachement au Premier ministre, glisse enfin qu'il doit aussi gérer la coordination européenne et le dialogue, pas toujours aisé, avec les géants américains du web.

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