La sculpture polémique de Koons à Paris a trouvé un point de chute

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Par Aurélie MAYEMBO - Paris (AFP)
Publié le 12 octobre 2018 - 19:57
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La sculpture de Jeff Koons baptisée "Bouquet of tulips", objet d'une polémique sur son emplacement dans Paris, sera finalement installée près du Petit Palais a annoncé vendredi Christophe Girard, adjo
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© Jamie McCarthy / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
Après des mois de tension, le bouquet de tulipes géant offert par Jeff Koons à la ville de Paris a trouvé un emplacement près du Petit Palais.
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Fin de la controverse ou nouvel épisode du feuilleton ? Après des mois de tension, le bouquet de tulipes géant offert par Jeff Koons à la ville de Paris a trouvé un emplacement près du Petit Palais, ce qui ne le place pas encore à l'abri des détracteurs de l'artiste américain.

D'autres sites ont été avancés pendant les longs mois de tractations: le parc de la Villette, à l'est de Paris, le XIe arrondissement...

C'est finalement près du musée du Petit Palais (VIIIe arrondissement) que sera installée la sculpture baptisée "Bouquet of tulips", a annoncé vendredi Christophe Girard, Nouvel adjoint à la Ville de Paris chargé de la culture.

Une "excellente nouvelle" pour les anciens galeristes Jérôme et Emmanuelle de Noirmont, agents de Jeff Koons en France. "Nous avons maintenant une solution meilleure dans un quartier encore plus central et plus touristique", se sont-ils félicités.

La sculpture avait été offerte à Paris en novembre 20016, par l'intermédiaire de l'ancienne ambassadrice américaine Jane Hartley, en hommage aux victimes des attentats qui avaient endeuillé le pays et sa capitale depuis 2015.

Initialement, la sculpture devait être installée sur l'esplanade du Palais de Tokyo, face à la Tour Eiffel. L'idée avait suscité une levée de boucliers.

Des voix s'étaient élevées pour contester l'emplacement, le coût de l'oeuvre --3,5 millions d'euros payé par un bouquet de mécènes --, son intérêt artistique ou encore la personnalité de l'artiste, un des plus cotés au monde, mais également controversé.

Artistes, écrivains, philosophes et deux anciens ministres de la Culture, Frédéric Mitterrand et Jean-Jacques Aillagon, pourtant organisateur d'une exposition Koons au château de Versailles, avaient fait part de leurs réticences.

- "Soucieux de son autopromotion" -

"L'oeuvre est pensée pour l'amitié franco-américaine", a rappelé Christophe Girard. Et "Jeff Koons n'est jamais venu avec l'idée de ne pas être dans le centre de Paris, près des lieux des attentats".

"Vous imaginez la polémique internationale qu'aurait pu générer une position de la ville consistant à dire aux Américains +nous ne voulons pas de votre cadeau+?", avait déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui avait à coeur de voir le projet aboutir.

C'est après une rencontre jeudi entre Jeff Koons et M. Girard, entré en fonction mi-septembre en remplacement de Bruno Julliard, que le dossier s'est débloqué.

La sculpture de 10 mètres de haut, pesant 33 tonnes, représentant une main tenant des tulipes multicolores, devrait atterrir, à une date non déterminée, dans les jardins municipaux autour du Petit Palais. Elle sera financée par des fonds privés. "L'argent public, ça sera l'entretien", a souligné M. Girard.

Pas sûr que cela suffise pour éteindre la polémique. Jugeant les mois de polémique "vexatoire" pour Jeff Koons, Stéphane Corréard, signataire d'une tribune contre le projet devant le palais de Tokyo, s'est dit satisfait qu'on ait trouvé une solution.

Mais "80% des problèmes demeurent", souligne le fondateur du salon Galeristes, citant la pertinence du projet dans le contexte post-attentats, la privatisation de l'espace public, le manque de consultation... et l'emplacement.

Se retrouver près du Petit palais est "très légitimant" pour Jeff Koons. "Ça montre bien que, derrière son discours, il est très soucieux de son autopromotion", en s'installant dans un quartier historique et très touristique de la capitale, non loin de la Seine et des Champs-Elysées.

D'autant plus que Françoise Nyssen s'était dite favorable à l'installation des Tulipes dans un lieu "populaire, visible et partagé par tout le monde".

"On va mettre (cette sculpture) dans un endroit saturé d'oeuvres d'art, de fondations", renchérit Alexandre Gady, président de l'association Sites et monuments.

S'il ne prévoit pas de recours sur ce dossier, un débat serait souhaitable à la commission des sites, pointe-t-il, en dénonçant un processus "non démocratique".

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