La tempête de 1999, "une rupture dans la pyramide des âges" de la forêt

Auteur:
 
Par Nicolas GUBERT - Paris (AFP)
Publié le 22 décembre 2019 - 09:00
Image
Des arbres abattus par la tempête du 26 décembre près de Haguenau, dans le Bas-Rhin
Crédits
© DAMIEN MEYER / AFP/Archives
Des arbres abattus par la tempête du 26 décembre près de Haguenau, dans le Bas-Rhin
© DAMIEN MEYER / AFP/Archives

Vingt ans après la tempête de 1999, qui avait mis à terre tout un pan de la forêt française et notamment un million d'hectares dans l'Est, les industriels du bois craignent des manques importants de matière première dans les années à venir.

Des essences vedettes comme l'épicéa et le pin maritime seraient particulièrement concernées et pour éviter que ne se reproduise ce type de problème, Nicolas Douzain-Didier, délégué général de la Fédération nationale du bois (FNB), appelle le gouvernement à faire davantage d'efforts dans le renouvellement des forêts.

QUESTION: La tempête de 1999 a-t-elle encore aujourd'hui des conséquences sur la bonne santé des forêts françaises ?

RÉPONSE: "Il y a une classe d'âge qui a disparu de la pyramide des âges des arbres. La régénération des surfaces atteintes n'est pas complète. Pour deux raisons: la première, c'est les dégâts de gibier et la deuxième, il n'y a pas eu assez de plantations et il y a des régénérations naturelles qui ont mal fonctionné et qui ne donnent pas grand-chose à la sortie".

Q: Quelles sont les principales essences touchées ?

R: "Dans le Grand Est, on parle plutôt du résineux, mais pas que, il y a aussi le chêne. Tout ça fait qu'on a perdu du potentiel de production, de l'ordre de 20%. Pour l'épicéa, on va avoir un trou dans le disponible pour les scieries à l'horizon 2030/2035 (...) Nombre d'arbres qui devaient arriver à maturité, entre 60 et 80 ans, en 2030/2035 ne seront pas là pour être exploités, c'est principalement là qu'il y a un trou qui est à attendre. Le pin maritime, dans les Landes, connaîtra le même type de problème dans les cinq ans qui viennent".

Q: Faut-il s'attendre à des faillites dans l'industrie du bois?

R: "Je n'en sais rien, mais quand vous êtes industriel, vous raisonnez à moyen et long terme, donc, forcément, ça a des incidences sur l'investissement dans la filière. C'est pour ça qu'on est aussi soucieux que le gouvernement prenne acte de la crise actuelle des scolytes (des coléoptères qui profitent de la sécheresse pour creuser des galeries sous l'écorce des arbres, empêchant la sève de circuler, NDLR) dans l'Est. Non pas pour faire du misérabilisme, mais pour être responsable et reconstituer à l'identique la ressource, au minimum. On ne va pas laisser des paysages de désolation, sans reconstitution, parce qu'on n'aura pas été capable, collectivement, de trouver l'argent pour planter ces surfaces!"

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.