Le coasteering à l'assaut des falaises françaises

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Par Sandra FERRER - Morgat (France) (AFP)
Publié le 31 juillet 2018 - 09:38
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Des personnes se déplacent sur une paroi rocheuse avant de sauter dans un trou d'eau, lors d'une sortie de coasteering ou canyoning côtier, le 25 juillet 2018 à Morgat dans le Finistère
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© Fred TANNEAU / AFP
Des personnes se déplacent sur une paroi rocheuse avant de sauter dans un trou d'eau, lors d'une sortie de coasteering ou canyoning côtier, le 25 juillet 2018 à Morgat dans le Fin
© Fred TANNEAU / AFP

Se déplacer le long d'une paroi rocheuse surplombant la mer, sauter dans un trou d'eau depuis un piton rocheux et explorer à la nage une grotte: le coasteering ou canyoning côtier se développe le long des côtes françaises.

L'activité est apparue en tant que loisir encadré dès les années 1990 au Pays de Galles, avant de se répandre le long des côtes rocheuses de toute la Grande-Bretagne, ainsi qu'en Irlande pour y devenir très populaire.

Depuis quelques années, elle se développe en France, d'abord sur la Côte-d'Azur, puis en Bretagne et Normandie.

"Ca marche bien", assure Reinald Le Bresne, guide de coasteering au sein de l'Association de sauvetage et d'éducation à la sécurité du Cotentin qui encadre des sorties depuis le printemps en s'inspirant largement des préconisations émises par l'organisation britannique National Coasteering Charter.

Bien qu'autorisée, en France l'activité n'y est pas reconnue en tant que telle. Lionel Richard, qui la propose depuis deux ans à Nice, regrette ainsi "le flou juridique" qui l'entoure et qui l'a contraint à baptiser son activité "canyoning de bord de mer" afin de coller au plus près à ses diplômes.

"Tout est encore a créer en France", souligne Maël Pacé, guide-accompagnateur à l'origine du développement en juillet de l'activité sur la presqu'île de Crozon, dans le Finistère.

Nageur sauveteur et moniteur de canoë kayak, avec une spécialité canyoning, le guide de 31 ans possède également un diplôme d'escalade. "Pour le moment, chacun adapte l'activité à ses compétences", explique-t-il.

Casque sur la tête, combinaison néoprène intégrale et chaussures de sport aux pieds, ils sont huit en cette belle journée de juillet à découvrir, sous un aspect nouveau, les imposantes falaises de la presqu'île située au sein du parc naturel d'Armorique.

Le petit groupe débute par une courte marche à l'abri d'une pinède surplombant une eau translucide, la station balnéaire de Morgat et la baie de Douarnenez. Puis les pins laissent la place à la lande bretonne, entre pourpre des bruyères et or des ajoncs, et enfin aux roches sédimentaires plissées il y a plus de 300 millions d'années.

- "Cheminée du diable" -

"Là, nous sommes au-dessus de la cheminée du diable", explique lors d'une rapide halte le jeune guide, également animateur nature.

Après un premier saut dans une eau à 20 degrés, le groupe poursuit à la nage vers un amas rocheux sur lequel il se hisse. "Ici, vous êtes à quatre mètres de hauteur, là à cinq et la-haut à six ou sept mètres. A vous de choisir", invite le guide, après une lente ascension le long de la falaise.

"J'ai envie d'y aller, de sauter depuis là-haut, j'ai jamais fait ça mais j'ai envie de le faire", assure Sandra Sabatier, 48 ans, emportée par la beauté du site malgré la montée d'adrénaline qui commence à se faire sentir.

Les sauts s'enchaînent, certains plus hésitants que d'autres, si ce n'est pour les trois adolescents avides de sensations fortes qui sont de la partie.

"C'est super! Je recommande cette activité à tous, même s'il faut quand même être à l'aise dans l'eau et sur les rochers", témoigne Nina, 16 ans, un large sourire aux lèvres après un saut de cinq mètres.

"On s'éclate comme des ados, c'est génial, j'adore", enchaîne Rudy Verdier, le mari de Sandra. "Tu sautes dans l'eau, tu ressors, tu escalades, tu explores une grotte... on est comme des enfants !"

Tout le monde est émerveillé en découvrant la grotte du diable, uniquement accessible par la mer et dont le plafond a été perforé par l'érosion donnant l'impression d'un conduit de cheminée, par où ressort l'écume lors des tempêtes d'hiver.

"Le site est magnifique, c'est vraiment complètement dépaysant et fabuleux de découvrir l'environnement de cette façon", s'enthousiasme Christian Massias, 50 ans.

"Avec cette activité on a généralement un point de vue unique sur des sites exceptionnels", souligne Reinald Le Bresne, en vantant le Nez de Jobourg, dont les falaises sont parmi les plus hautes d'Europe continentale.

Après un parcours de trois heures, dont deux dans l'eau, retour enthousiaste au point de départ pour le petit groupe de la presqu'île de Crozon. "A refaire!"

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