Le débat national, conçu pour "endormir" les "gilets jaunes", selon Priscillia Ludosky

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 20 janvier 2019 - 16:06
Image
Priscillia Ludosky, l'une des initiatrices du mouvement des "gilets jaunes", devant la Tour Eiffel à Paris, pendant une manifestation des femmes "gilets jaunes", le 20 janvier 2019
Crédits
© Eric FEFERBERG / AFP
Priscillia Ludosky, l'une des initiatrices du mouvement des "gilets jaunes", devant la Tour Eiffel à Paris, pendant une manifestation des femmes "gilets jaunes", le 20 janvier 2019
© Eric FEFERBERG / AFP

Le débat national lancé par Emmanuel Macron pour répondre à la colère sociale des "gilets jaunes" est un moyen de "les endormir", a estimé dimanche Priscillia Ludosky, l'une des initiatrices du mouvement, regrettant le refus du gouvernement de recourir au référendum.

"Pour moi, c'est un moyen d'endormir un petit peu l'affaire et de se dire : +les manifestations ne vont plus se faire, on va faire un petit débat et on va les endormir+", a-t-elle déclaré à l'AFP, en marge d'une marche de femmes "gilets jaunes" à Paris.

"Tout ce qui tourne autour du débat est complètement flou pour moi", a estimé celle qui a recueilli plus d'un million de signatures avec sa pétition contre la hausse des taxes sur le carburant. "On ne sait pas très bien comment les réponses vont être restituées", et les deux ministres chargés de l'animer, Emmanuelle Wargon et Sébastien Lecornu, "ne sont certainement pas indépendants".

Mme Ludosky n'appelle toutefois pas à boycotter le débat. "Que chaque personne aille communiquer ce qui ne va pas dans sa ville ou son département, je trouve ça intéressant si c'est fait correctement", a-t-elle poursuivi.

Cette autoentrepreneuse de Seine-et-Marne, 33 ans, a récemment lancé une deuxième pétition centrée autour de trois revendications: "la baisse des taxes sur les produits de première nécessité, la mise en place du référendum d'initiative citoyenne, la baisse des rentes et des salaires des hauts fonctionnaires et des élus".

Trois sujets issus de consultations menées au sein du mouvement, et sur lesquels elle avait réclamé "l'organisation d'un référendum" lors de rencontres avec des membres du gouvernement.

"Ils ne veulent pas se saisir du référendum, ils ne veulent pas aborder les sujets qui ne les arrangent pas", a-t-elle estimé. "C'est important de continuer à se mobiliser pour dire que oui le débat il est là, mais non ce n'est pas ce qu'on a demandé", a-t-elle conclu.

Samedi, la dixième journée d'action a vu défiler environ 84.000 "gilets jaunes" partout en France, selon le ministère de l'Intérieur. Le mouvement a procédé à un décompte de son côté et revendique un "nombre jaune" de 147.365 personnes "mininum".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.