Le domicile privé du président de l'Assemblée nationale visé par une tentative d'incendie

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Par Jacques KLOPP avec Laurent Geslin à Rennes - Paris (AFP)
Publié le 08 février 2019 - 23:30
Mis à jour le 09 février 2019 - 19:16
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Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, lors d'une séance de questions au gouvernement, le 23 janvier 2019
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© ERIC FEFERBERG / AFP/Archives
Richard Ferrand, a dit porter plainte vendredi soir après une tentative d'incendie "volontaire" à son domicile privé dans le Finistère.
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Dénonçant "un acte grave", le président LREM de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a dit porter plainte vendredi soir après une tentative d'incendie "volontaire" à son domicile privé dans le Finistère, dont "l'origine criminelle ne semble pas faire de doute".

"Rien ne légitime la violence ou l'intimidation à l'égard d'un élu de la République. Toute ma solidarité envers @RichardFerrand et ses proches", a réagi le président Emmanuel Macron.

"Rien ne justifie les intimidations, rien ne justifie les violences et les dégradations", a de son côté souligné M. Ferrand en postant deux photos sur Twitter sur lesquelles on peut notamment voir une porte fenêtre incendiée.

"Alors que le Président de l'Assemblée nationale assistait ce jour à Rennes, aux côtés du Premier ministre, à la signature du pacte d'accessibilité et du contrat d'action publique pour la Région Bretagne, un voisin constatait que son domicile situé à Motreff, dans sa circonscription du Finistère, avait fait l'objet d'un incendie volontaire", a indiqué un communiqué de l'Assemblée nationale, relayé par M. Ferrand.

"La Gendarmerie nationale ayant découvert sur place une couverture, un résidu de pneumatique, et une torche artisanale imbibée de carburant, l'origine criminelle ne semble pas faire de doute", ajoute le communiqué.

"Honte à ceux qui commettent de tels actes. Et soutien amical au Président de l'Assemblée nationale et à sa famille", a aussitôt réagi le Premier ministre Edouard Philippe, comme plusieurs autres membres du gouvernement.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a également fait part de sa solidarité en tweetant peu avant minuit: "Intimidations, menaces, incendies... Des actes indignes et odieux. Soutien à @RichardFerrand que je sais solide comme le granit breton".

Le procureur de Brest, Jean-Philippe Recappé, a déclaré à l'AFP que, selon les premiers éléments "il s'agit d'un incendie criminel. Cela ne fait aucun doute. on trouve un reste de pneumatique, visiblement du carburant".

"C'est un voisin qui s'est aperçu que quelqu'un a voulu mettre un incendie, il s'en est aperçu vers 14 heures. Ce n'est pas une résidence principale, cette maison n'était pas habitée", a ajouté le procureur qui n'était pas en mesure de dire quand les faits ont été commis.

"Un volet a explosé la vitre, cela s'est arrêté là. Il n'y a pas de tag qui permettrait de mettre en lien avec les gilets jaunes, pas de revendications, pas de pénétration hostile dans la maison", a ajouté M. Recappé qui a confirmé l'ouverture d'une enquête.

- "Dérive haineuse et violente insupportable" -

Plusieurs domiciles et permanences d'élus de la majorité présidentielle ont été dégradés depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" en novembre et certains d'entre eux ont fait l'objet de menaces.

De source parlementaire, une cinquantaine de députés ont été visés ces dernières semaines.

"Ceux qui intimident, menacent, agressent, vandalisent, brûlent, n'auront jamais le dernier mot en démocratie. Jamais. Nous sommes la République et nous les combattrons sans relâche", a commenté vendredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a fustigé une "dérive haineuse et violente insupportable". "La démocratie doit être plus forte que ces pulsions destructrices", a-t-il ajouté.

L'opposition s'est également émue, à l'image du patron du PS Olivier Faure et de la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, laquelle a exprimé son "soutien total" au président de l'Assemblée nationale face à cet "acte extrêmement grave et totalement inadmissible".

Début janvier, le député LREM de l'Eure Bruno Questel avait porté plainte après avoir reçu, comme trois de ses collègues, un courrier de menaces de mort, quelques semaines après des coups de feu tirés avec des fusils de chasse devant son domicile et d'une "tentative d'intimidation de 40 gilets jaunes".

Quelques jours plus tôt, les permanences des députés LREM de la Vienne Sacha Houlié et de Paris Olivia Grégoire avaient été visées.

Juste avant Noël, la devanture de la permanence du député LREM des Deux-Sèvres Guillaume Chiche avait déjà été dégradée et le bureau du député LREM de l'Hérault Philippe Huppé avait été tagué.

Le 31 décembre, le député LREM de Gironde Florent Boudié avait annoncé son intention de porter plainte pour "provocation à la haine" après la découverte sur les murs de sa permanence à Libourne (Gironde) de tags qu'il attribuait à la "mouvance identitaire, antimusulmans et antimigrants".

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