Un bac resserré autour de quatre épreuves et d'un oral

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Par Frédérique PRIS - Paris (AFP)
Publié le 14 février 2018 - 05:00
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Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education, à son bureau, le 18 janvier 2018 à Paris.
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© JOEL SAGET / AFP
Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education, à son bureau, le 18 janvier 2018 à Paris
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Quatre épreuves finales, un grand oral et du contrôle continu, tel est le visage du nouveau bac dévoilé mercredi par Jean-Michel Blanquer. Il s'accompagne de la suppression des séries scientifiques, littéraires et économiques au lycée, au profit d'un tronc commun et de "spécialités".

Ce bac nouvelle formule, que les élèves actuellement en classe de Troisième seront les premiers à passer en 2021, consistera en quatre épreuves écrites: le français en Première, deux épreuves dites de spécialité après les vacances de printemps en Terminale, et la philo fin juin. Un grand oral, d'une durée de 20 minutes, se déroulera également fin juin.

Une mue radicale pour cet examen bicentenaire dont la réforme est menée en même temps que celle de l'accès à l'université. Jusque-là, une intersyndicale opposée à ces deux chantiers a peu mobilisé dans la rue. Une nouvelle journée est prévue jeudi.

La réforme de cet examen, promise par le candidat Emmanuel Macron, concerne les bacs généraux et technologiques (70% des candidats). La filière professionnelle fait l'objet d'une mission distincte dont les conclusions seront rendues la semaine prochaine.

"Le bac doit être renforcé par la réforme que nous sommes en train de mener. Il s'est un peu affaissé ces dernières années, il doit rester un rite et un tremplin", a déclaré le ministre de l'Education lors d'un point de presse, après la présentation de la réforme en Conseil des ministres.

Ces quatre épreuves écrites -- contre une douzaine actuellement -- et l'oral compteront pour 60% de la moyenne du bac. Les 40% restants proviendront d'une part de "partiels" semestriels en Première et Terminale passés simultanément par tous les élèves d'un même établissement sur des sujets tirés d'une banque nationale de sujets (pour 30%), et d'autre part des notes des deux dernières années du lycée (10%).

"Cette nouvelle donne a un impact sur le lycée, avec la fin des séries" dans la voie générale, a souligné le ministre. Adieu donc les séries scientifique (S), littéraire (L) et économique et social (ES). Elles sont remplacées par un tronc commun (16 heures par semaine les deux dernières années de lycée) et trois spécialités en Première, ramenées à deux en Terminale (pour 12 heures hebdomadaires au total).

La voie technologique, elle, conserve ses filières.

- Refonte des programmes -

A ces disciplines s'ajoute une heure et demie d'orientation par semaine, dès la Seconde, soit 54 heures par année scolaire.

Les changements se traduiront également par une refonte des programmes, a précisé le ministre, qui a mandaté le Conseil supérieur des programmes (CSP).

Les premiers candidats au bac nouvelle formule sont les élèves actuellement en Troisième. Ils rentrent en Seconde la rentrée prochaine et cette année-là connaîtra quelques changements modestes. Les élèves effectueront "un test de positionnement" à la rentrée pour connaître leurs compétences. Ils bénéficeront aussi "de journées plus systématiques sur l'orientation", en lien "avec les régions".

La dizaine de spécialités listées par le ministre ne seront pas disponibles dans tous les établissements, qui en proposeront au moins cinq. "Nous aurons des choix communs dans tous les lycées de France" et "nous veillerons à implanter" le plus de spécialités possible "dans les lycées qui ont besoin de renforcer leur attractivité", a déclaré M. Blanquer.

Les syndicats enseignants, que Jean-Michel Blanquer a reçus jusqu'à lundi soir pour leur présenter sa réforme, issue du rapport Mathiot remis en janvier, sont partagés.

Le SNES, premier syndicat dans le secondaire, voit dans cette réforme la création d'"un diplôme maison qui renforce les inégalités entre les lycées et les élèves". Le SE-Unsa juge, lui, que le futur bac "pourra être plus sécurisant pour les élèves en étant plus exigeant sur leurs acquis". Mais "comme toujours ce sera dans les détails de la mise en oeuvre que tout se jouera".

Pour le SNPDEN, qui représente les chefs d'établissement, "la transformation annoncée de l'enseignement général au lycée va vers plus de clarté et de simplicité d'organisation". "C'est souvent dans la phase technique que les choses s'embourbent", a cependant averti Philippe Tournier, son secrétaire général.

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