Le Rainbow Warrior III devant Flamanville pour dénoncer le "fiasco" du chantier EPR

Auteur:
 
Par AFP - La Hague
Publié le 16 août 2019 - 14:04
Image
L'EPR de Flamanville (Manche), en construction, le 16 novembre 2016
Crédits
© CHARLY TRIBALLEAU / AFP/Archives
Le Rainbow Warrior III de l'organisation écologiste Greenpeace en route vers le site de la future centrale nucléaire de Flamanville (Manche) pour dénoncer le "fiasco" du chantier E
© CHARLY TRIBALLEAU / AFP/Archives

Le Rainbow Warrior III de l'organisation écologiste Greenpeace s'est rendu au large du Cotentin vendredi pour une action devant le site de la future centrale nucléaire de Flamanville (Manche) où l'ONG a dénoncé "la pollution des déchets nucléaires" et le "fiasco" du projet d'EPR.

Le navire amiral de Greenpeace est arrivé vers midi au large de Flamanville, où il est resté une demi-heure, a constaté une photographe de l'AFP qui se trouvait à bord. Sur le Rainbow Warrior III, les militants avaient accroché une banderole sur laquelle était écrit "EPR: le fiasco".

Pour Greenpeace, il s'agissait "de rappeler l'échec de la filière nucléaire en France et de l'EPR dont le coût a presque triplé, qui devait démarrer en 2012, qui est maintenant prévu 2022 et qui ne le sera probablement pas", selon Yannick Rousselet, chargé de campagne sur les questions nucléaires pour Greenpeace France, joint par téléphone à l'AFP.

Parti de Cherbourg, le navire avait mené vers 9H00 une première action devant l'usine de retraitement de déchets nucléaires d'Orano, ex-Areva, à La Hague, "au niveau d’un tuyau d’évacuation de l’usine de retraitement Orano, pour protester contre les rejets en mer de substances radioactives", a annoncé l'ONG dans un communiqué.

Les militants écologistes ont déployé des bateaux pneumatiques, dans lesquels ils ont tendu des banderoles jaunes où on pouvait lire, "pollution nucléaire" accompagné de flèches pointant vers les eaux, et "déchets nucléaires: ça déborde".

"La filière nucléaire produit des déchets radioactifs en masse, mais ce que l’on sait moins, c’est qu’elle déverse aussi les rebuts de ses activités radioactives et chimiques le long des côtes françaises", a affirmé Yannick Rousselet, cité dans le communiqué.

"Les rejets liquides du site Orano la Hague n’ont pas d'impact sanitaire", a fait valoir Orano, dans un courriel adressé à l'AFP.

"En 2018, l’impact radiologique de nos rejets liquides est de 0,0023 millisievert soit le millième de la radioactivité naturelle moyenne en France, qui est de 2,9 millisievert par an. Ces rejets sont constitués à près de 85% d’eaux de pluies collectées sur le site et pour environ 15%, d'effluents liquides issus du procédé industriel. Ces effluents liquides font l’objet d’un traitement et de contrôles avant rejet", a souligné l'industriel.

Et de préciser qu'"en 2018, plus de 20.000 prélèvements d’échantillons et 51.000 analyses ont été réalisés par le laboratoire environnement d’Orano", un laboratoire "agréé par l'ASN", l'Autorité de sûreté nucléaire.

Par cette action, Greenpeace voulait dénoncer "une énergie sale, qui contamine aussi les océans", et montrer qu'elle "continue de s'impliquer dans le débat public" après son revers judiciaire le mois dernier face aux filiales d'Orano.

Fin juillet, le tribunal de Paris a interdit temporairement à Greenpeace France de s'approcher à moins de 250 mètres des convois de "transport et d'acheminement de matières ou de déchets nucléaires ou radioactifs", de deux filiales d'Orano. L'interdiction s'applique à tous les membres de l'ONG et personnes placées sous son autorité et court jusqu'au 25 septembre.

L'usine d'Orano "balance des milliers de litres de déchets nucléaires en permanence. C'est une piqûre de rappel sur la question des déchets nucléaires en France", a souligné Yannick Rousselet.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.