Le Tour de France à la fin de l'été

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Par Jean MONTOIS - Paris (AFP)
Publié le 15 avril 2020 - 15:25
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Un spectateur au cours de la 19e étape du Tour de France, le 26 juillet 2019 entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes
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© JEFF PACHOUD / AFP/Archives
Un spectateur au cours de la 19e étape du Tour de France, le 26 juillet 2019 entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes
© JEFF PACHOUD / AFP/Archives

Départ le 29 août de Nice et arrivée le 20 septembre à Paris: jamais dans son histoire le Tour de France ne se sera élancé aussi tard avec une conclusion à la fin de l'été, suivant les nouvelles dates officialisées mercredi par l'Union cycliste internationale (UCI).

La décision est tombée après la réunion tenue par ASO, les organisateurs de l'épreuve centenaire et sommet de la saison cycliste, avec l'UCI et les représentants des familles du cyclisme, équipes et coureurs, dont beaucoup sont confinés en raison de la pandémie de coronavirus.

La Grande Boucle, qui devait se tenir du 27 juin au 19 juillet, est donc repoussée de deux mois.

Même parcours, à quelques détails près, mêmes difficultés et mêmes équipes sauf si l'une d'entre elles devait disparaître entretemps. "Ce ne sera pas un Tour au rabais", a affirmé à l'AFP son directeur Christian Prudhomme qui envisage cependant une réduction de la voilure pour l'accompagnement.

"Il y aura sans doute un peu moins de véhicules que les années précédentes", a estimé le directeur du Tour à propos de la caravane publicitaire, l'un des éléments d'attraction de l'évènement qui draine habituellement quelque 10 à 12 millions de spectateurs selon les chiffres de ses organisateurs.

Ne serait-ce qu'en raison des difficultés économiques prévisibles pour des entreprises dans un pays touché de plein fouet par la pandémie de Covid-19 qui y a déjà fait plus de 15.000 morts depuis début mars.

Enorme machine qui déplace quotidiennement, mais à des moments différents, quelque 4.500 personnes, le Tour risque d'avoir un peu moins de spectateurs sur le bord de la route. Mais, s'il se situe pour l'essentiel hors des vacances scolaires, il a encore lieu dans la période estivale, tout à sa fin.

- Repousser le plus possible -

Deux jours après l'annonce par le président de la République Emmanuel Macron de l'interdiction des rassemblements publics jusqu'à la mi-juillet, ASO a cherché à repousser le plus loin possible la course.

Pour une raison sanitaire évidente, a souligné Christian Prudhomme. Et aussi pour permettre aux coureurs de se préparer dans de meilleures conditions, sachant que les Français notamment devraient avoir ainsi une période de six semaines d'entraînement devant eux avant la reprise des premières courses.

"Tout le monde avait besoin que le Tour pose ses dates", a reconnu le directeur de l'épreuve. Avec, pour première conséquence, le déplacement en fin de saison de la Vuelta, l'autre grand tour national organisé par ASO.

Les championnats du monde restent à la même date (20 au 27 septembre) avec un programme inchangé. La course élite, la plus prestigieuse des compétitions, devrait ainsi bénéficier du retentissement du Tour.

L'UCI a fixé "au plus tard le 15 mai" l'établissement du nouveau calendrier, un casse-tête au regard du nombre de courses à placer dans un laps de temps réduit.

- La première bonne nouvelle -

"Le Giro se disputera après les Mondiaux sur route et sera suivi par la Vuelta", a seulement indiqué la fédération internationale sans mentionner si les deux évènements pourraient se chevaucher. Quant aux championnats nationaux, ils auront lieu le week-end des 22 et 23 août.

Le programme chamboulé comprendra le Dauphiné, autre course ASO, qui devait avoir lieu début juin. "C'est une épreuve de préparation indispensable. Il sera peut-être un peu plus court mais il sera organisé", a assuré Christian Prudhomme.

L'horizon est plus incertain pour des courses désormais touchées par la concurrence frontale du Tour. Notamment la Classic Bretagne (Plouay) et les épreuves canadiennes (GP de Québec et GP de Montréal).

Pour le cyclisme, la tenue annoncée du Tour représente toutefois un énorme soulagement. Tant sa santé économique dépend de son évènement numéro un.

Le peloton tout entier reprend espoir. "C'est une grande joie, je commençais à perdre un peu espoir", a réagi à France Télévisions Julian Alaphilippe, le héros de l'été dernier.

Le Britannique Chris Froome a parlé d'une nouvelle "que beaucoup d'entre nous attendaient". "Un peu de lumière au bout du tunnel", a estimé le quadruple vainqueur du Tour.

L'annonce de mercredi est en effet la première bonne nouvelle de la période. Elle est doublée par la signature d'un accord entre l'UCI, les représentants des coureurs (CPA) et des équipes (AIGCP).

"Nous avons posé un cadre qui permettra de préserver les droits essentiels des coureurs et du staff des équipes tout en permettant de prendre les mesures nécessaires à la survie de ces dernières", a estimé le président de l'UCI David Lappartient, pour qui il s'agit de reconstruire "le cyclisme de l'après-Covid-19".

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