L'égérie adolescente du climat à Paris pour inspirer la jeunesse française

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Par Camille BOUISSOU - Paris (AFP)
Publié le 22 février 2019 - 13:02
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Greta Thunberg prononce un discours à Bruxelles lors d'une manifestation pour l'urgence climatique, le 21 février 2019
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© Aris Oikonomou / AFP/Archives
Greta Thunberg prononce un discours à Bruxelles lors d'une manifestation pour l'urgence climatique, le 21 février 2019
© Aris Oikonomou / AFP/Archives

Après avoir été à l'initiative de manifestations de jeunes pour l'urgence climatique dans plusieurs pays d'Europe, Greta Thunberg, Suédoise de 16 ans, est venue vendredi à Paris inspirer les jeunes Français, jusqu'alors relativement peu mobilisés, dont un millier ont défilé à ses côtés dans la capitale.

"Changer le système = sauver le climat", "Sauve la Terre, mange un lobbyiste", "Ne nous regardez pas, rejoignez-nous !": pancartes en mains et slogans en bouche, un millier de manifestants ont défilé dans le centre de Paris, sous un soleil radieux.

La semaine précédente, ils étaient cinq fois moins devant le ministère de la Transition écologique, dans la capitale française. Mais vendredi, l'égérie de la lutte pour le climat était venue soutenir, sinon inspirer, les jeunes Français.

"Je serais venue, qu'elle soit là ou non. Mais c'est très bien que quelqu'un incarne le mouvement, et c'est la figure parfaite des revendications", explique Tess, 21 ans et étudiante, dans le cortège. "Elle a des idées claires et développées, et elle ose attaquer les politiques".

Accompagnée de plusieurs autres jeunes venus de Belgique et d'Allemagne, l'adolescente suédoise a d'abord donné une conférence de presse en plein air, devant des dizaines de journalistes et en présence notamment de l'actrice française Juliette Binoche.

"Je n'aurais jamais imaginé que cela devienne si grand et je pense que c'est incroyable", a-t-elle répondu à un journaliste qui lui demandait si elle imaginait un tel mouvement il y a six mois.

"Nous ne devrions pas être là. Mais vous ne devriez pas être là non plus", ont lancé aux journalistes les jeunes militants, avant de filer à la manifestation. "Vous devriez être en train de poser ces questions aux hommes politiques qui ne font rien".

La veille, devant le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, Greta Thunberg avait appelé l'UE à se doter d'un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 80% d'ici 2030, "deux fois plus ambitieux" que l'engagement actuel du bloc au sein de l'Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement à +2°C - idéalement +1,5°C - par rapport à l'ère préindustrielle.

Sans recevoir "aucune promesse concrète", a-t-elle expliqué.

- "Le futur c'est maintenant" -

D'autres manifestations étaient appelées à travers l'Europe, à l'image de Barcelone où une centaine de personnes, en majorité des étudiants, ont manifesté face au siège de la municipalité et du gouvernement régional aux cris notamment de "nous voulons de l'air pur", a constaté l'AFP.

Certains brandissaient des pancartes proclamant "nous n'avons pas une planète bis" ou "rébellion ou extinction", tandis que des acteurs costumés mettaient en scène la fin de la planète.

La renommée de Greta Thunberg a dépassé les frontières suédoises depuis août et le début de sa grève hebdomadaire de l'école pour aller s'asseoir devant le Parlement suédois.

La jeune fille a été conviée en décembre à prendre la parole devant la 24e conférence de l'ONU sur le climat en Pologne. En janvier, à Davos, c'est l'élite économique mondiale, avec ses jets privés, que Greta Thunberg a tancée.

Depuis, le mouvement a essaimé en Allemagne - les manifestations dans ce pays rassemblent chaque semaine souvent plus de 15.000 personnes depuis la mi-janvier - en Australie, au Royaume-Uni et plus timidement en France.

Et si plus de 80.000 personnes ont défilé fin janvier à l'appel de collectifs citoyens et d'ONG, la mobilisation pour la défense du climat est régulièrement éclipsée par les manifestations régulières des "gilets jaunes", ces Français qui protestent depuis plusieurs mois contre la politique sociale et fiscale du président Emmanuel Macron.

"Il y a eu d'autres mouvements sociaux très présents" en France, a reconnu vendredi Romaric Thurel, 22 ans, coordinateur de "Youth for climate France".

"Le futur c'est maintenant, et il faut commencer à se bouger !" expliquait dans le cortège parisien Lou Horiot, 15 ans. Le 15 mars, elle ne sera pas à Paris, mais à Berlin. Où elle compte bien participer à la "grève pour le climat" mondiale appelée par... Greta Thunberg.

burs-cbo/lv/avz

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