Mayotte : la candidate soutenue par LREM réélue, le conflit social dans sa 6e semaine

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Par AFP - Mamoudzou
Publié le 25 mars 2018 - 13:40
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Bureau de vote à Mayotte le 18 mars 2018 lors du premier tour de l'élection législative partielle
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© Ornella LAMBERTI / AFP/Archives
Bureau de vote à Mayotte le 18 mars 2018 lors du premier tour de l'élection législative partielle
© Ornella LAMBERTI / AFP/Archives

La candidate soutenue par La République en Marche (LREM) a été réélue dimanche lors de la législative partielle à Mayotte, après un scrutin qui s'est tenu sans incident majeur, à l'orée d'une sixième semaine du mouvement de contestation.

Edouard Philippe a promis pour la semaine qui s'ouvre la nomination d'un "délégué du gouvernement" afin d'élaborer avec "toutes les parties prenantes les propositions pour l'avenir du territoire", une initiative saluée par les élus locaux mais qui n'a pas convaincu l'intersyndicale de lever ses barrages.

Candidate sans étiquette à la suite d'une mise en examen pour complicité de fraude fiscale qu'elle conteste, Ramlati Ali, 56 ans, avait vu son élection de juin 2017 invalidée en raison d'un infime écart de voix.

De nouveau opposée à son rival LR, Elad Chakrina, cette médecin a une nouvelle fois remporté le siège de la première circonscription de Mayotte, avec 54,99% des suffrages exprimés, selon les résultats diffusés par la préfecture.

Son adversaire LR, distancé cette fois de près de 1.500 voix, avait obtenu dès le premier tour le soutien inédit, bien que rejeté par Les Républicains, du Front national, dans un archipel confronté à une forte insécurité et à une importante immigration illégale venue des Comores.

Cette combinaison d'une nouvelle donne politique et d'un conflit social avait braqué les projecteurs sur cette élection partielle.

Dans un contexte qui reste délicat du fait du mouvement de contestation populaire paralysant le territoire depuis plus d'un mois, la participation (41,19%) est ressortie en nette hausse par rapport au premier tour (30,39%).

Malgré des menaces de blocage, le scrutin s'est déroulé sans incident majeur: les 73 bureaux de vote de la première circonscription de Mayotte ont ouvert dimanche matin, même si certains ont dû le faire avec du retard, à cause de dégradations à l'entrée de quelques bureaux.

- Vers une reprise des services publics -

Au premier tour, dimanche dernier, Ramlati Ali était arrivée en tête avec 36,15% des voix, devant Elad Chakrina (32,59%). Le FN ne présentait pas de candidat.

L'élection de Mme Ali, première femme mahoraise députée, avait été annulée le 19 janvier après un recours de M. Chakrina, le Conseil constitutionnel ayant considéré que, eu égard au "faible écart de voix" entre eux, "la sincérité du scrutin (avait) été altérée".

Mme Ali a ensuite été mise en examen le 14 février pour complicité de fraude électorale dans une affaire de procurations litigieuses lors du scrutin de juin 2017.

Contestant les faits qui lui sont reprochés, cet ex-socialiste qui avait choisi de siéger au groupe LREM à l'Assemblée, s'est représentée sans étiquette. A l'issue du premier tour, LREM avait appelé à voter pour elle.

"L'important, c'est que Mayotte avance", a jugé M. Chakrina, un avocat de 27 ans, en reconnaissant sa défaite.

Le nouveau président de LR, Laurent Wauquiez, était venu début mars soutenir le candidat, dans un déplacement où il avait accusé Emmanuel Macron d'avoir "abandonné" l'archipel de l'Océan indien, devenu en 2011 le 101e département français. L'exécutif lui a reproché en retour de mettre le feu aux poudres.

Le week-end a donné lieu à des signes de baisse de tension: samedi, les barricades érigées dans le cadre du mouvement social contre l'insécurité et l'immigration ont été temporairement levées afin de permettre à la population de se ravitailler.

Le comité de coordination des élus de Mayotte a pour sa part annoncé dimanche que les services publics des collectivités, fermés en signe de ralliement au mouvement contre l'insécurité depuis le 5 mars, rouvriraient lundi.

Une décision qui fait suite à l'annonce par Edouard Philippe de la nomination prochaine d'un délégué gouvernemental, en plus des trois "missionnaires" déjà mandatés par le gouvernement pour discuter du volet d'urgence lancé par la ministre des Outre-mer Annick Girardin.

Face à la demande des élus de lever les barrages, l'intersyndicale a affiché sa détermination à poursuivre le conflit.

"Nos barrages doivent rester en place et vos services devraient connaître des perturbations", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

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