A La Baule, les Républicains veulent conjurer "la sinistrose"

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Par Anne RENAUT - La Baule (France) (AFP)
Publié le 31 août 2019 - 06:09
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Guillaume Peltier le 11 juin 2019 à Paris
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© FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives
Guillaume Peltier, premier vice-président du parti LR, a renoncé à briguer la présidence, à Paris, le 11 juin 2019
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Rassembler et renouveler. Ces mots étaient sur toutes les lèvres des Républicains réunis samedi à La Baule en quête d'un chef et d'un cap pour surmonter leur cinglante défaite aux européennes qui a engendré divisions et départs, en grande partie vers la Macronie.

"Je refuse la sinistrose ambiante. (...) J'ai vécu beaucoup de marées d'équinoxe. J'ai connu aussi des vents porteurs", a affirmé Gérard Larcher, devant quelque 300 militants.

Le président du Sénat a souhaité "élargir l'espace politique" au centre et a invité les militants à de ne pas "déserter" le navire qui prend l'eau.

Au-delà de LR, qui n'a plus remporté de scrutin national depuis sept ans, c'est toute la droite qui fait sa rentrée en cette fin de semaine, mais en ordre très dispersé, symbole de son éclatement à six mois des municipales.

Plusieurs ténors du parti ne sont pas venus à La Baule, alors que d'autres ont quitté le parti ou sont tentés de s'allier avec En Marche aux municipales. La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, qui a claqué la porte de LR en juin après la débâcle des européennes (8,48%), organise sa propre rentrée le même jour en Corrèze.

- "Arrêter d'être triste" -

"À La Baule on connaît très bien les bateaux et on sait très bien les réparer”, a renchéri Franck Louvrier, candidat aux municipales à La Baule et hôte de l'événement.

"Il faut arrêter d'être triste", a dit le favori des trois candidats à présidence de LR en octobre, Christian Jacob. "L'important c'est que les militants soient là".

Le parti héritier de l'UMP, qui a porté au pouvoir Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, est sans chef depuis la démission de Laurent Wauquiez après la déroute des européennes.

Absent à la Baule, le président de la région Auvergne Rhône-Alpes fera sa rentrée en toute discrétion. Il déjeunera dimanche avec des élus de Haute-Loire et n'a pas convié la presse pour la traditionnelle ascension du mont Mézenc.

Sans numéro un et... sans numéro deux: Guillaume Peltier, premier vice-président du parti, qui a renoncé à briguer la tête de LR au nom de "l'unité", ne sera pas présent non plus à la Baule. Il prépare sa rentrée en octobre, les yeux désormais tournés vers la présidentielle de 2022.

"On va dire qui nous sommes", a déclaré le président par intérim de LR Jean Leonetti, qui refuse le duel entre Emmanuel Macron ou Marine Le Pen. Pour lui il ne s'agit pas d'aller chercher "ceux qui sont partis" de LR mais "le peuple français".

- "Parti de la France libre" -

"On aimerait bien arrêter de prendre des tôles", a glissé Guillaume Larrivé, autre candidat à la présidence de LR avec le député du Vaucluse Julien Aubert. Le député de l'Yonne n'aime pas les termes de "re-fondation, re-construction" et voudrait "transformer" LR pour en faire un "parti de la France libre".

Autre parole attendue: celle du chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, qui a lui aussi abandonné l'idée de diriger le parti pour éviter une nouvelle "guerre des chefs".

Christian Jacob a lancé sa campagne mardi en rassembleur, appelant les militants à "sortir (des) petites chapelles", même si celles-ci prospèrent, incarnant une rentrée éparpillée.

Christian Estrosi a défendu vendredi à Nice son "esprit de liberté" devant son mouvement de La France audacieuse. D'anciens élus de LR ou du centre, qui avaient exprimé leur soutien au gouvernement, se sont réunis le même jour à Angers autour du maire Christophe Béchu.

Alors qu'élus et militants de LR sont tentés de passer des accords avec En Marche en vue des municipales -- desquelles LR espère un sursaut--, les dirigeants du parti s'en tiennent à une "ligne rouge": pas d'alliances susceptibles de faire perdre à LR sa majorité au Sénat ou les élections locales de 2021.

Valérie Pécresse, qui réunissait le même jour ses soutiens à Brive, en Corrèze, ne semble pas avoir vraiment coupé les ponts. "Un jour, on sera tous réunis", promet-elle dans Le Parisien. "Nous avons encore un espace politique commun à reconstruire", lui a répondu Gérard Larcher dans un message vidéo diffusé à Brive.

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