L'ex-GI français Bernard Dargols est mort

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Par AFP - Caen
Publié le 30 avril 2019 - 12:38
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L'ex-GI français Bernard Dargols, qui a débarqué le 8 juin 1944 à 24 ans, en Normandie sous la bannière américaine pose le 5 juin 2014 à Colleville-sur-Mer
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© Joël SAGET / AFP/Archives
L'ex-GI français Bernard Dargols, qui a débarqué le 8 juin 1944 à 24 ans, en Normandie sous la bannière américaine pose le 5 juin 2014 à Colleville-sur-Mer
© Joël SAGET / AFP/Archives

L'ex-GI français Bernard Dargols, qui a débarqué le 8 juin 1944 à 24 ans, en Normandie sous la bannière américaine, est mort dimanche à l'âge de 98 ans, a-t-on appris mardi auprès du Mémorial de Caen.

La nouvelle, annoncée lundi soir sur les réseaux sociaux, a été confirmée peu après au Mémorial de Caen, a indiqué ce dernier à l'AFP.

"Nous avons l’immense tristesse de vous faire part du décès de Bernard Dargols hier (dimanche) soir, entouré des siens, à quelques jours de fêter ses 99 ans. Il va nous manquer terriblement", peut-on lire sur la page Facebook "Bernard Dargols, un GI français à Omaha Beach", du nom du livre de sa petite-fille Caroline Jolivet (Editions Ouest-France, 2012).

Né en mai 1920, ce vétéran était parti en 1938, à 18 ans, pour un stage outre-Atlantique, avant de s'engager dans l'armée américaine après la poignée de main entre Hitler et Pétain en octobre 1940.

Le futur Franco-américain ne savait pas que cela lui permettrait de revenir en France où son bilinguisme serait un atout précieux.

Dans son livre, sa petite fille raconte pour lui la longue attente avant le Débarquement, l'inquiétude pour sa famille, la traversée sans escorte vers l'Angleterre, et puis le 8 juin "l'angoisse" qui "décuple", "le bruit assourdissant des bombardements". "Certains GIs tombaient à l'eau. Par quel miracle allais-je réussir à parcourir ces derniers mètres (avant la plage, ndlr) (...) Si le Liberty Ship avait eu une marche arrière rapide, je crois que j'aurais demandé à ce qu'on l'actionne", lit-on.

Quelques longues heures plus tard, à bord de sa jeep estampillée "la Bastille", il retrouve sa terre natale après six ans d'absence et ses habitants qui en croient à peine leurs oreilles.

"Quelle émotion pour moi d'entendre parler français, d'être pris dans les bras par des gens beaucoup plus âgés que moi qui m'appelaient libérateur", racontait cet homme d'origine juive qui a perdu un oncle et une tante dans les camps de concentration et dont la mère est restée à Paris pendant la guerre.

"Si j'avais gardé toutes les bouteilles de Calva qu'on m'a données je crois que j'aurais pu ouvrir une épicerie fine!", plaisantait ce bon vivant qui a repris la boutique de machine à coudre de son père après la guerre.

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