L'homme qui avait foncé sur des militaires devant la mosquée de Valence en 2016 jugé aux assises

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Par AFP - Lyon
Publié le 26 janvier 2020 - 08:00
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Des juges d'instruction estiment "plausible" l’abolition du discernement au moment des faits du suspect du meurtre de la sexagénaire juive Sarah Halimi qui pourrait alors échapper à un procès
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© Franck Fife / AFP/Archives
La cour d'assises de la Drôme se penche lundi sur le cas de Raouf El Ayeb, accusé de tentative d'homicide sur quatre militaires devant la mosquée de Valence en 2016
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Acte terroriste ou oeuvre d'un schizophrène ? La cour d'assises de la Drôme se penchera lundi sur le cas de Raouf El Ayeb, accusé de tentative d'homicide sur quatre militaires devant la mosquée de Valence en 2016.

Le 1er janvier 2016 en début d'après-midi, après s'être arrêté quelques instants sur le parking de la mosquée de Valence, Raouf El Ayeb avait foncé au volant de sa voiture sur quatre soldats de l'opération Sentinelle.

Ce père de famille de nationalité tunisienne, aujourd'hui âgé de 33 ans, avait chargé à deux reprises les militaires, qui avaient riposté après sommations, le blessant à un bras et aux jambes.

Deux des quatre militaires, blessés légèrement, s'étaient vu reconnaître cinq et huit jours d'incapacité totale de travail.

La qualification "terroriste" avait été écartée pour ces faits survenus après les attaques de Charlie Hebdo en janvier 2015 et de Paris en novembre 2015. L'enquête n'avait pas permis de conclure à la préméditation, en dépit de la découverte de propagande jihadiste sur son ordinateur.

Au cours de ses différents interrogatoires, le trentenaire avait successivement déclaré avoir pris pour cible les quatre hommes parce qu'il s'agissait de militaires, puis avoir agi pour être lui-même tué par les soldats armés, avant d'évoquer un trouble mental.

L'accusé a fait l'objet de quatre expertises psychiatriques, les deux dernières concluant à l'altération de son discernement.

"On veut lui faire un procès terroriste alors qu'on va faire le procès d'un schizophrène", a dénoncé à l'AFP l'avocat de la défense, Me Philippe Tatiguian.

"L'agression était symboliquement grave, oui il avait l'intention de s'en prendre aux militaires mais c'est l'intention d'un schizophrène", a-t-il ajouté, en souhaitant que les faits soient reconsidérés comme des "violences avec arme".

L'avocat des quatre soldats, Me Thibault de Montbrial, a de son côté estimé que si une "part de déséquilibre" pouvait être reconnue chez l'accusé, "plusieurs éléments objectifs démontrent son intention homicide". "Nous attendons que son acte soit reconnu comme un acte volontaire contre les militaires", a-t-il poursuivi.

Le verdict est attendu mercredi.

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