L'horreur à Villeurbanne stoppée par des passants courageux

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Par Sandra LAFFONT - Villeurbanne (AFP)
Publié le 01 septembre 2019 - 15:09
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Une femme dépose quelques fleurs à Villeurbanne le 1er septembre 2019, au lendemain d'une attaque à l'arme blanche qui a fait un mort et 8 blessés
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© ROMAIN LAFABREGUE / AFP
L'horreur à Villeurbanne stoppée par des passants courageux
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Samedi 16H25, un Afghan d'une trentaine d'années se met à poignarder aveuglément autour de lui à la gare routière Laurent-Bonnevay de Villeurbanne. Scène de terreur, c'est la panique, des gens courent, d'autres sont à terre. Des passants interviennent et réussissent à isoler l'assaillant.

"Un monsieur qui était à l'arrêt du 57 s'est mis à mettre des coups de couteau dans tous les sens", a raconté peu après les faits une jeune fille à l'AFP, le débardeur taché de sang. La voix tremblante, elle raconte: un coup de couteau dans l'oreille d'un homme, puis une femme touchée et à terre.

"Personne n'est venu l'aider donc du coup moi je me suis jetée sur elle pour la protéger, pour éviter qu'il lui remette un coup de couteau". Elle réussira finalement à la placer à l'abri dans un bus.

Les gens fuient, se réfugient dans des bus, rapporteront les pompiers. Le bilan fait état d'un mort, un jeune Savoyard de 19 ans, huit blessés, une quarantaine d'autres choquées.

Sofiane, un Villeurbannais de 17 ans, raconte à l'AFPTV qu'il revenait de la piscine à scooter lorsqu'il a vu "un monsieur avec deux couteaux à la main et les gens qui descendaient du bus C8 en courant".

Dans son témoignage, il évoque, ému et choqué, la victime décédée. Selon lui, le jeune homme aurait interpellé l'assaillant en lui intimant d'arrêter. Ce dernier lui a alors "porté des coups de couteau et quand il était par terre, il a continué". Sofiane explique être alors resté à ses côtés jusqu'à son décès.

- Stoppé avant le métro -

Le suspect quitte ensuite la gare routière, prend un escalier et se dirige sur une esplanade qui mène à une entrée du métro. Là il blesse une 8e personne, selon le parquet de Lyon.

L'assaillant est alors "raisonné par des témoins dont trois chauffeurs TCL (Transports en commun lyonnais) qui le persuadent de lâcher ses armes", a détaillé dimanche le procureur de la République de Lyon, Nicolas Jacquet, saluant une "intervention courageuse" et "décisive pour mettre un terme à son processus criminel".

Abdelkader, un de ces chauffeurs, le voit se diriger vers le métro. Il veut tout faire pour le dissuader d'y entrer.

Il saute par la fenêtre et commence à essayer de lui parler alors qu'il est "retranché avec une victime", raconte-t-il à des journalistes, dont l'AFPTV. Au moment où il va lui asséner un énième coup de couteau, il lui dit "stop" puis engage le dialogue dans un anglais approximatif, l'assaillant ne comprenant visiblement pas le français.

Des négociations débutent pour qu'il pose son couteau et sa broche de barbecue. "A partir de là, on le fait reculer, on essaie de le bloquer dans un coin".

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux et diffusée par de nombreuses chaînes de TV, on voit un homme à la peau mate, barbe noire courte, bien taillée, sweet capuche noir et baskets rouges avec une lame et une petite fourche dans une main discutant avec des hommes, avant de jeter ses armes puis s'accroupir devant un ascenseur du métro.

- "Éviter le lynchage" -

À ce moment-là, il faut aussi gérer la foule pour "éviter le lynchage" et le temps semble très long avant l'arrivée de la police, relate Abdelkader.

Quand il est interpellé, l'homme est "pris à partie par la foule et prostré", confirme le procureur.

Il n'était "pas du tout cohérent, il nous montrait ses veines", selon Sofiane.

"Il était camé, aucune expression dans le visage. On a l'impression qu'il donnait des coups de couteau comme si c'était rien", renchérit Abdelkader.

Alors que beaucoup ont souligné leur bravoure, Abdelkader parle d'une réaction "instinctive". "Le plus important c'était de l'apaiser, pas de le mettre en colère".

Sur le coup, il n'a pas eu peur. Mais au lendemain du drame, il reconnaît se sentir "de plus en plus mal: beaucoup d'images qui me reviennent".

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