L'Insee abaisse à son tour sa prévision de croissance pour 2018

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Par Valentin BONTEMPS - Paris (AFP)
Publié le 04 octobre 2018 - 20:40
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L'Insee abaisse à son tour sa prévision de croissance pour 2018
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© Philippe HUGUEN / AFP/Archives
L'Insee abaisse à son tour sa prévision de croissance pour 2018
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Nouveau coup de rabot sur les perspectives économiques tricolores: l'Insee a abaissé jeudi sa prévision de croissance pour la France en 2018, malgré le rebond attendu de l'activité au deuxième semestre, dans un contexte favorable au pouvoir d'achat.

Selon l'Institut national de la Statistique, qui publiait jeudi sa note de conjoncture trimestrielle, le produit intérieur brut (PIB) hexagonal devrait augmenter de 0,5% au troisième trimestre, puis de 0,4% sur les trois derniers mois de l'année.

Cette dynamique positive n'empêchera toutefois pas un net ralentissement de l'activité en 2018. D'après l'Insee, la croissance ne devrait ainsi pas dépasser 1,6% cette année, loin des 2,2% (2,3% en données corrigées des jours ouvrés) atteints l'an dernier.

Cette nouvelle prévision, en baisse de 0,1 point par rapport à l'hypothèse publiée en juin par l'institut public, est conforme aux dernières prévisions de l'OCDE et de la Banque de France. Elle est inférieure en revanche à celle du gouvernement, qui a revu à la baisse son pronostic, mais à 1,7%.

En cause: le "trou d'air" traversé par l'économie tricolore début 2018, à la fois plus long et plus important qu'anticipé. Au premier comme au deuxième trimestre, la croissance a ainsi plafonné à 0,2%, ce qui a plombé mécaniquement les perspectives pour l'ensemble de 2018, rappelle l'Insee.

- "meilleure fortune" -

"La première moitié de l'année 2018 a été plus difficile que prévu" en raison de "facteurs ponctuels et spécifiques à la France", comme les "grèves dans les transports" et "sans doute la baisse du pouvoir d'achat", explique l'organisme public, qui s'attend désormais à ce que l'activité reprenne du "tonus".

"Beaucoup d'ingrédients semblent en effet réunis pour contribuer à un retour à meilleure fortune au troisième trimestre", avec un "sursaut provenant en particulier de l'industrie" et des perspectives favorables pour le pouvoir d'achat, ajoute-t-il.

Ce dernier, qui avait reculé de 0,5% début 2018, devrait croître de 0,5% entre juillet et septembre puis bondir de 1,7% sur les trois derniers mois de l'année, porté par la baisse de la taxe d'habitation et par la suppression du reliquat de cotisations d'assurance chômage pour les salariés.

Une bonne nouvelle pour la consommation des ménages, qui devrait également profiter du "rebond" du nombre d'immatriculations d'automobiles observé durant l'été, en raison selon l'Insee de l'anticipation du changement de procédure d'homologation des véhicules neufs.

L'investissement des entreprises, autre moteur important pour la croissance, devrait pour sa part rester solide, avec une progression attendue autour de 0,9% par trimestre, la baisse du climat des affaires semblant désormais "endiguée", d'après l'organisme public.

Quant aux exportations, elles devraient accélérer en fin d'année, sous l'effet du calendrier des livraisons aéronautiques: la contribution du commerce extérieur à la croissance redeviendrait ainsi légèrement positive au deuxième semestre, après avoir pénalisé l'activité début 2018.

- "risques internationaux" -

Ces éléments favorables, d'après l'Insee, devraient permettre à l'emploi marchand de continuer à progresser. Quelque 129.000 emplois nets seraient ainsi créés en 2018 -- un chiffre inférieur aux 342.000 créations nettes de 2017 --, grâce notamment au développement des contrats aidés nouvelle formule.

Le taux de chômage devrait pour sa part légèrement reculer, pour atteindre à la fin de l'année 8,9% de la population active en France entière (hors Mayotte), avec une baisse prévue d'environ 0,1 point par trimestre.

Ce scénario, qui table sur un redémarrage assez net de l'activité, "n'est pas exempt de risques, surtout internationaux", prévient toutefois l'Insee, qui pointe notamment les "conséquences des mesures protectionnistes sur le commerce mondial" et les "modalités du Brexit".

"En France, les enquêtes montrent que les ménages n'ont pas encore intégré dans leurs anticipations la hausse à venir de leur pouvoir d'achat", relève par ailleurs l'Institut national de la statistique, pour qui "leur comportement de consommation pourrait donc surprendre, à la hausse comme à la baisse".

Un risque lourd d'enjeux pour le gouvernement, qui s'est engagé à contenir le déficit public à 2,6% du PIB -- ce qui implique de maintenir les recettes fiscales, très dépendantes de la consommation, à un niveau élevé, surtout si la croissance atteint 1,6% au lieu des 1,7% escomptés par Bercy.

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