Municipales : Benjamin Griveaux candidat de La République en marche à Paris

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Par Paul AUBRIAT et Ambre TOSUNOGLU - Paris (AFP)
Publié le 10 juillet 2019 - 06:00
Mis à jour le 11 juillet 2019 - 11:58
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L'ancien porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux (D), arrive au siège de La République en marche (LREM), à Paris, le 9 juillet 2019
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© ALAIN JOCARD / AFP
La République en marche choisit mercredi son champion pour les municipales à Paris, à l'issue d'une campagne interne acharnée qui a mis à mal la culture jusqu'alors très policée dans les rangs du jeune parti présidentiel.
© ALAIN JOCARD / AFP

Et à la fin, c'est Benjamin Griveaux qui gagne: réputé ultra favori mais confronté à une concurrence coriace de Cédric Villani, l'ancien porte-parole du gouvernement a été désigné mercredi candidat de La République en marche pour les municipales à Paris.

Cette chronique d'une victoire annoncée marque l'aboutissement d'une pré-campagne entamée dès l'accession d'Emmanuel Macron au pouvoir - "voire 20 ans plus tôt", raille un député LREM, tant Benjamin Griveaux n'a jamais caché une ambition que certains qualifient de "dévorante".

"Ma mission, maintenant, c'est de rassembler un collectif, une équipe pour faire gagner les Parisiens", a-t-il déclaré devant le siège de LREM peu après sa désignation, assurant Cédric Villani qu'il avait "toute sa place" dans son équipe.

A 41 ans, ce marcheur historique porte désormais la redoutable tâche d'affronter Anne Hidalgo, la maire socialiste sortante de la capitale, toujours bien placée pour sa réélection en mars 2020, selon les études d'opinion.

"Or, ce qu'on retiendra, c'est qu'on aura gagné les municipales si on gagne Paris et qu'on les aura perdues dans le cas inverse, quels que soient les résultats dans les autres villes", prévient un député de la majorité.

M. Griveaux a dû faire face à quelques embûches avant cette investiture: d'abord, une multitude de candidatures. Ensuite, à l'émergence de celle de Cédric Villani, député mathématicien qui faisait jeu égal dans les sondages avec l'ex-porte-parole du gouvernement et dont l'image savamment décalée avait fait vaciller quelques figures de la Macronie, séduites par ce profil atypique.

Un troisième candidat, le député Hugues Renson, s'est maintenu jusqu'au bout de la compétition mais a immédiatement pris acte de la décision et félicité M. Griveaux, appelant sur Twitter à "rassembler autour d'un projet réellement progressiste : écologie, solidarités et démocratie locale".

L'une des membres de la commission d'investiture de LREM, Marie Guévenoux, a affirmé à l'AFP que la décision avait été prise "à l'unanimité" des 13 commissaires, avant d'être entérinée mercredi en fin de journée par un bureau exécutif du parti.

"Benjamin Griveaux a présenté le projet le plus abouti, le plus solide. Il est ancré par la relation qu'il a su nouer avec l'appareil d'En marche !, ça s'est ressenti", a-t-elle expliqué.

- Villani sème le trouble -

La décision des pontes de La République en marche a été éventée en fin d'après-midi par le candidat malheureux Cédric Villani, qui a reconnu sa défaite dans un tweet publié avant même que l'investiture ne soit entérinée par le bureau exécutif.

Si les trois concurrents s'étaient engagés dans une charte à soutenir celui qui serait désigné, le message sibyllin de M. Villani a semé le trouble: "J'aurai prochainement l'occasion de m'exprimer sur les perspectives qu'il convient à présent d'ouvrir", a écrit le médaillé Fields, ouvrant lieu à diverses spéculations. D'autant qu'une photo de famille s'est révélée impossible mercredi soir.

L'un de ses soutiens Anne Lebreton a affirmé que l'unanimité de la CNI en faveur de M. Griveaux lui "posait question", la jugeant "pas naturelle". "Il faut voir ce que disent les militants, dont certains sont très déçus", a-t-elle ajouté sur BFMTV.

"L'esprit de responsabilité l'emportera", a voulu croire Alain Richard, membre de la CNI, devant la presse. Il a adressé une sévère mise en garde à Cédric Villani en rappelant qu'il avait dit à la commission, mardi, "les yeux dans les yeux qu'il serait solidaire de la décision et qu'il participerait à la campagne commune".

Le mathématicien qui était le président du comité de soutien d'Anne Hidalgo en 2014 a en tout cas reçu les encouragements de ses anciens amis: "Cédric, ne pleure pas, reviens à la maison, on t'aime toujours", a publié sur Twitter un adjoint de Mme Hidalgo, Jean-Louis Missika.

Se voulant magnanime, Benjamin Griveaux a assuré, dans sa première prise de parole, que "chacun aura sa place" dans son "collectif", en citant nommément MM. Villani et Renson, ainsi que des ex-candidats ralliés à sa candidature.

"Quand vous avez mené un combat avec ardeur, avec coeur, avec fougue et avec détermination comme l'a fait Cédric ces dernières semaines, il est normal d'avoir un temps de déception, je le respecte absolument", a-t-il assuré, en affirmant que "sans doute serais-je dans la même condition que lui si le résultat avait été différent".

Outre le cas Villani, Benjamin Griveaux va également devoir gérer une autre difficulté: celle de son image, parfois jugée clivante. "On a bien évalué les tempéraments de chacun", a fait valoir Mme Guévenoux. "Chez Benjamin Griveaux, il est très déterminé. On lui fait confiance pour que ça fonctionne".

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