Lubrizol : les inspections des sites classés vont être renforcées

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 10 février 2020 - 21:29
Mis à jour le 11 février 2020 - 19:36
Image
L'usine Lubrizol de Rouen le 9 décembre 2019
Crédits
© Lou BENOIST / AFP
Vue aérienne de la zone industrielle de Rouen le 9 décembre 2019, avec au centre les dommages liés à l'incendie de l'usine Lubrizol
© Lou BENOIST / AFP

Les inspections annuelles de sites classés vont augmenter de 50% d'ici 2022 selon un plan d'action gouvernemental, qui vise à tirer les leçons de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen mais manque de moyens selon un député PS.

Le 26 septembre, plusieurs milliers de tonnes de produits chimiques avaient brûlé et un panache de fumée noire de 22 km de long s'était formé lorsqu'un incendie hors norme avait ravagé une partie de cette usine classée Seveso.

Cinq mois après, Mme Borne a présenté mardi une série de mesures pour améliorer la prévention des risques industriels, dont elle avait dévoilé les grandes lignes au quotidien régional Paris-Normandie.

Selon les autorités, 18.000 inspections avaient été menées en 2018 sur les quelque 500.000 "installations classées pour la protection de l'environnement" (ICPE), dont quelque 1.300 sites Seveso présentant des risques majeurs. Un total qui a cependant baissé de 40% ces dernières années.

Le nombre annuel de ces contrôles va augmenter de 50% d'ici la fin du quinquennat, a annoncé la ministre, grâce notamment à un allègement des tâches administratives que doivent effectuer les inspecteurs, au détriment du travail de terrain.

Pour le député PS de Seine-maritime Christophe Bouillon toutefois, cette mesure "va malheureusement rester un vœux pieux". "On charge la barque sans donner de moyens supplémentaires" alors que "les inspecteurs font état déjà de difficultés" et "croulent sous les démarches administratives", ajoute M. Bouillon qui a présidé la mission parlementaire sur l'incendie de Lubrizol. Le rapport de la mission doit être publié mercredi à 17h. Selon lui, le chiffre de 200 ETP à créer évoqué devant les députés est "sérieux".

Parallèlement, le plan du gouvernement prévoit qu'"il y aura des contrôles ciblés sur les sites Seveso et nous élargissons le périmètre en prenant en compte tout l'environnement de ces sites", notamment afin d'éviter les "effets dominos", a assuré la ministre.

Mme Borne a également annoncé la création d'un "bureau d'enquête accident indépendant" pour "tirer tous les enseignements des accidents industriels les plus importants". Composé d'inspecteurs "connaissant bien" le secteur et donc "immédiatement opérationnel", "il ne pourra recevoir d'instructions de quiconque, y compris pour la transmission des résultats", a assuré la ministre lors d'une conférence de presse.

M. Bouillon lui déplore qu'il n'y ait "rien de préventif" dans cette mesure. Il prône lui la création d'une autorité indépendante de contrôle des sites Seveso, à l'image de l'Autorité de sûreté nucléaire, "qui ne subirait pas les éventuelles pressions économiques des industriels".

Le gouvernement veut par ailleurs que les sites Seveso dits "seuil haut", les plus dangereux, soient obligés de réaliser tous les ans un exercice de mise en œuvre de leur plan d'urgence en cas de sinistre, alors que les autres sites classés resteront sur un exercice tous les trois ans.

Alors que la liste des produits présents sur les lieux de l'incendie à Rouen avait mis du temps à être publiée, "nous allons changer la réglementation et demander aux industriels de tenir à jour en permanence des fichiers avec la nature et la quantité de produits stockés sur leur site", promet également la ministre.

En cas d'incendie, "les industriels devront nous fournir la liste des produits concernés dans des termes clairs, immédiatement", et avoir également établi une liste des polluants pouvant être dégagés en cas d’incident, dit-elle.

"Je pense que les industriels sont bien conscients qu'il s'agit d'un enjeu d'acceptabilité par les populations", a souligné la ministre pour qui "le gouvernement veut préserver l'industrie (en France), ce qui nous impose d'être suffisamment transparents".

Par ailleurs, un second train de mesures portant sur "la gestion de crise", et particulièrement l'information du public, sera présenté "avant l'été", a confirmé la ministre.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.