Lubrizol souhaite une réouverture partielle de son activité à Rouen avant 2020

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Par Chloé COUPEAU - Rouen (AFP)
Publié le 18 novembre 2019 - 17:52
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Entrée de l'usine Lubrizol à Rouen le 24 octobre 2019
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© Lou BENOIST / AFP/Archives
Entrée de l'usine Lubrizol à Rouen le 24 octobre 2019
© Lou BENOIST / AFP/Archives

La société Lubrizol a souhaité lundi un redémarrage partiel de son usine chimique de Rouen avant la fin de l'année, alors que des odeurs "très incommodantes" selon l'Etat persistent dans la ville normande, un peu moins de deux mois après l'incendie du site.

Lubrizol est "aujourd'hui en mesure de présenter un dossier de demande de reprise partielle de l'activité, progressivement et en sécurité", a déclaré la directrice générale de Lubrizol France, Isabelle Striga, lors d'un comité pour la transparence sur l'accident du 26 septembre.

"Nous souhaitons" une reprise partielle avant la fin de l'année, a précisé Mme Striga, interrogée par l'AFP.

"Notre demande concerne nos activités simples de mélange, activités qui n'ont jamais posé de problème de sécurité et qui sont sans aucune réaction chimique", a-t-elle ajouté lors de la réunion.

Lubrizol, qui emploie 370 personnes à Rouen, a "d'ores et déjà tiré les premières leçons" de l'accident, a-t-elle assuré. "Nous avons décidé de ne pas reconstruire la zone incendiée. Tous nos produits finis seront stockés chez un prestataire spécialisé", a notamment argumenté la DG France de l'entreprise qui appartient au milliardaire américain Warren Buffet.

Le préfet de Normandie Pierre-André Durand a "pris acte" de cette "intervention". "Je comprends que vous demandez sur deux petites unités" une reprise des activités de "mélange, qui ne présentent pas de difficultés particulières". "Je prends acte" que "vous ne reprendrez pas la conservation de stocks sur place qui a été un élément si pénalisant" lors de l'incendie, a-t-il ajouté.

Mais "je ne pourrai prendre position qu'au vu" d'une procédure incluant le dépôt d'un dossier "complet", son instruction par l'Etat puis son examen par le conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst), a souligné M. Durand.

"Le temps d'instruction est relativement rapide", a-t-il précisé.

- jet d'oeuf -

Parmi les préalables, Lubrizol doit répondre à la mise en demeure du préfet du 8 novembre afin que soit mis en conformité son plan anti-incendie d'ici au 8 janvier.

Jacky Bonnemains, de l'association Robin des bois, a de son côté relevé "des zones d'ombre" dans cette demande de réouverture partielle de l'usine Seveso seuil haut, qui stocke aussi des "matières premières dangereuses comme le pentasulfure de phosphore". "Et qui va être choisi pour stocker les fûts de produits finis et où?", a-t-il demandé.

Délégué CFDT du site, Jean-Paul Cholant a "attiré l'attention de la direction" d'une usine qui "jusqu'en juillet 2016" n'avait pas de représentants syndicaux, sur "la place des représentants des salariés, les plus à même pour veiller à la sécurité des installations".

L'annonce de Lubrizol intervient alors que persistaient lundi à Rouen des odeurs émanant des deux sites touchés par l'incendie et toujours en cours de nettoyage, Lubrizol et son voisin Normandie logistique, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le comité a été marqué par l'irruption d'un homme qui a jeté un oeuf pourri parmi les participants à cette réunion non publique.

Selon la maire PS de Petit Quevilly, commune limitrophe de Lubrizol, Charlotte Goujeon, et la directrice de l'association de mesure de la qualité de l'air Atmo, ces odeurs continuent à entraîner des nausées et des maux de tête. Selon l'Etat, les brumisateurs destinés à atténuer ces "odeurs très incommodantes" vont être renforcés.

Que choisir, France nature environnement et la maire adjointe de Rouen Françoise Lesconnec ont par ailleurs déploré que la préfecture ait refusé la participation au comité du représentant choisi par la CGT Gérald Le Corre.

"Tous les syndicats à commencer par la CGT ont leur place. Il y a en revanche une personne avec laquelle nous ne sommes pas en dialogue qui est régulièrement sur la tonalité de la vindicte, parfois de l'appel à la violence dans certaines situations, quand ce n'est pas la diffusion de nouvelles inexactes. Tout autre représentant est le bienvenu", a répondu le préfet.

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