Lutte contre la pauvreté : le gouvernement défend ses "premiers résultats"

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Par Jessica LOPEZ, Arnaud BOUVIER - Paris (AFP)
Publié le 10 septembre 2019 - 18:18
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Le plan anti-pauvreté du gouvernement, annoncé il y a un an, donne de "premiers résultats concrets" selon le gouvernement, un anniversaire marqué mardi par une visite d'Emmanuel Macron dans un chantier d'insertion par l'activité économique (IAE).

Pour "faire le point sur les actions menées" et évoquer les "avancées" et "perspectives" de cette stratégie dotée de 8,5 milliards d'euros, les ministres en charge du dossier réunissent jeudi et vendredi responsables associatifs ou élus locaux à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Le chef de l'Etat, de son côté, a rencontré mardi dans un chantier d'IAE à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) les formateurs et les apprentis d'Ateliers Sans Frontières (ASF), qui accueille plus de 120 jeunes et adultes par an pour qu'ils parviennent "à une situation personnelle et professionnelle stable".

Le gouvernement veut renforcer les dispositifs de ce type: le budget pour l'IAE va passer la barre du milliard d'euros en 2020 - contre 900 millions cette année - afin de pouvoir financer 20.000 postes supplémentaires pour les personnes très éloignées de l'emploi, a annoncé la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

Alors que le taux de pauvreté atteint 14,1% de la population (soit 8,9 millions de pauvres, selon des statistiques de l'Insee publiées mardi), le premier anniversaire de la stratégie anti-pauvreté "ne doit pas être un temps d'autosatisfaction", soulignent la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn, et la secrétaire d'Etat chargée du dossier, Christelle Dubos.

"En un an, on n'a pas tout changé", confie à l'AFP une source gouvernementale. "Mais il y a eu des mesures très concrètes qui ont eu un impact immédiat", ajoute cette source.

Par exemple la revalorisation de la prime d'activité, aide aux travailleurs modestes, qui bénéficie désormais à plus de 4 millions de personnes et dont le taux de recours est estimé à plus de 80%.

Le gouvernement met également en avant la création de places en crèches dans les quartiers sensibles - ce qui doit contribuer à résorber les inégalités scolaires ultérieures -, ou l'aide financière versée par l'Etat aux "petites communes fragiles" qui adopteraient une tarification sociale de leurs cantines, afin de proposer des repas à un euro.

- "Timides avancées" -

En outre, 100.000 élèves doivent bénéficier cet automne de petits-déjeuners gratuits à l'école, 160 nouveaux centres sociaux doivent être construits dans les quartiers en difficultés qui en étaient dépourvus, et 150 "points conseils budget" - sur 400 prévus d'ici la fin du quinquennat - doivent aider les familles à éviter le surendettement.

Depuis le 1er avril, quelque 700.000 allocataires du RSA n'ont plus aucune démarche à effectuer pour renouveler leur couverture maladie universelle (CMU) complémentaire. Et le 1er novembre, cette CMU-C sera fusionnée avec l'Aide au paiement d'une complémentaire santé (ACS), afin d'améliorer l'accès aux soins pour les personnes modestes.

En matière de prestations sociales, le gouvernement a récemment ouvert deux chantiers promis par Emmanuel Macron: celui d'un revenu universel d'activité (RUA), qui fusionnerait plusieurs allocations, et celui d'un service public de l'insertion, visant à universaliser l'accompagnement vers l'emploi des plus exclus, notamment les 1,8 million de bénéficiaires du RSA.

Ces deux concertations aboutiront à un projet de loi "pauvreté" qui devrait être présenté courant 2020.

Avant même que le gouvernement ne présente son évaluation de ces douze premiers mois d'action, plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ont dressé lundi un bilan "très mitigé", faisant part de "timides avancées" et de "reculs certains".

Selon ces associations réunies au sein du collectif Alerte, dont ATD Quart monde, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre, le pouvoir d'achat des personnes les plus pauvres a diminué "suite à la baisse des APL et à la désindexation des allocations logement et des prestations familiales".

Elles demandent des "engagements forts" pour les plus précaires, comme la revalorisation du RSA ou des mesures d'urgence pour le logement, avant la mise en oeuvre du RUA en 2023.

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