Macron attendu à Berd'huis, village rural modèle

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Par AFP - Berd'huis
Publié le 11 avril 2018 - 23:17
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Le président Emmanuel Macron le 22 mars 2018 à Bruxelles
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© JOHN THYS / AFP/Archives
Le président Emmanuel Macron le 22 mars 2018 à Bruxelles
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"Boulangerie, pharmacie, médecins, boucheries: on a tout ici. Ce n'est pas un désert rural", lance une commerçante. Le président Emmanuel Macron se rend jeudi à Berd'huis village normand modèle épargné par la plupart des difficultés du monde rural.

"Vous vous rendez compte pour une commune comme la nôtre, trois médecins, un dentiste, des infirmiers. On a un club de foot avec 200 licenciés", ajoute Sophie, 41 ans, de passage dans la boutique et qui, comme la fleuriste, a voté Macron au premier comme au second tour de la présidentielle.

La situation de cette commune qui compte une dizaine de commerces pour 1.118 habitants contraste avec celle du département qui affiche 64 généralistes pour 100.000 habitants contre 156 en France hexagonale.

Côté éducation, le président de la République sera accueilli jeudi pour une interview pendant le 13h de TF1 dans la proprette école de la commune inaugurée en 2015.

"Modèle, je ne sais pas si c'est le mot mais nous sommes bien dotés", a estimé Brigitte Luypaert la maire, ex-sénatrice UMP, suppléante de l'ex-ministre Alain Lambert, interrogée lors d'une conférence de presse. La population de Berd'huis a doublé depuis les années 70, selon l'élue.

"Mais j'ai des collègues (maires) qui souffrent, qui craignent des fermetures d'école ou que le médecin ne soit pas remplacé", ajoute l'ex-conseillère régionale que la baisse des dotations de l'État "inquiète".

Certes "moi j'ai accouché à 7 km d'ici à Nogent-le-Rotrou en 2002 mais la maternité a fermé juste après et aujourd'hui les femmes doivent aller accoucher au Mans à trois quarts d'heure d'ici. Certaines ont dû accoucher en urgence à la Ferté Bernard", à 19 km, explique Sophie.

Mais "ma sœur et mon beau-frère habitent un village de 1.400 habitants, il n'y a plus rien", remarque un peu plus loin dans la rue, Michel, routier à la retraite de 63 ans qui ne regrette pas d'avoir voté Macron au second tour de la présidentielle, après Marine Le Pen "par colère" au premier tour. Berd'huis avait placé le FN en tête au premier tour avant de choisir Macron au second tour.

- Monde rural dynamique -

"La maire est dynamique et son prédécesseur son père l'était aussi. Et on n'est pas perdu en plein campagne. On est sur un axe qui peut voir passer 8.000 véhicules jours. On a une gare SNCF" à 7 km, avance Maryse Sabras, la fleuriste.

Les Parisiens qui ont rénové des maisons pour y passer leur week-ends dynamisent aussi l'économie locale. Berd'huis est à deux heures de Paris.

La venue du président Macron enthousiasme aussi Blanche, 19 ans, interrogée devant l'école où elle a été scolarisée. "Cela va montrer que le monde rural peut aussi être dynamique. Moi-même j'ai été scolarisée ici avant un lycée à Paris et une prépa à Lyon", précise cette fille d'une employée d'école maternelle et d'un artisan, qui assure ne pas avoir voté Macron.

Thérèse, 88 ans, elle, lève les yeux aux ciel lorsqu'on l'interroge sur le président. "Jamais je voterai pour un imbécile pareil. J'ai travaillé 40 ans. J'ai eu quatre enfants et ma retraite baisse", raconte cette ancienne ouvrière pour un sous-traitant de Dassault. Selon la mairie, les retraités représentent près de 30% de la population de Berd'huis.

"Qu'il arrête de nous piquer des sous", renchérit un peu plus loin Étienne, 62 ans, retraité du bâtiment. "La CSG c'est lourd pour les petits revenus", ajoute Claude, une retraitée de 65 ans d'une usine de plasturgie qui a fermé.

Plusieurs syndicats annoncent des cars pour manifester jeudi à Berd'huis mais ils seront maintenus à 300 m de l'école, selon la police. La maire "souhaite que les manifestants choisissent un autre lieu".

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