Macron au Congrès : les députés Insoumis boycotteront "le monarque"

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Par AFP - Paris
Publié le 03 juillet 2018 - 14:47
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Les députés La France insoumise réunis place de la République à Paris le 3 juillet 2017 pour protester contre l'allocution d'Emmanuel Macron devant le Congrès le même jour à Versailles
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© Thomas Samson / AFP/Archives
Les députés La France insoumise réunis place de la République à Paris le 3 juillet 2017 pour protester contre l'allocution d'Emmanuel Macron devant le Congrès le même jour à Versai
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Les députés du groupe de La France insoumise ont confirmé mardi qu'ils boycotteraient le Congrès convoqué lundi à Versailles, a indiqué Éric Coquerel, expliquant qu'ils refusent d'entendre "le monarque", Emmanuel Macron, et de débattre en son absence.

"Le monarque Emmanuel Macron recevra de nouveau les représentants du peuple à Versailles. Ils auront le droit d'écouter sa majesté et de lui répondre une fois qu'il sera parti. Ce nouveau monde a tout de l'ancien régime et rien de la République. Ce sera sans nous", a indiqué le député sur Twitter, après la décision du groupe dans la matinée.

Alexis Corbière (LFI) avait déjà laissé entendre lundi qu'une telle décision serait prise, dénonçant l'exercice du discours du "monarque présidentiel" devant le Congrès, sans interpellation possible des parlementaires. Il avait remis fortement en question sa présence pour ne pas "être un pot de fleurs de la communication présidentielle".

Depuis la révision constitutionnelle de 2008, le chef de l’État peut prendre la parole devant les deux chambres du Parlement réunies et "sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à un débat qui ne fait l'objet d'aucun vote".

Les 17 députés du groupe piloté par Jean-Luc Mélenchon avaient déjà refusé de se rendre au Congrès l'an dernier pour écouter le discours du chef de l’État, dénonçant là aussi la "monarchie présidentielle". Lors de cette réunion, le 3 juillet 2017, Emmanuel Macron avait fixé le cap de son action pour le quinquennat, annonçant notamment la réforme des institutions.

Les parlementaires communistes, qui avaient aussi boycotté la rencontre, ont en revanche confirmé leur présence cette année mais ils prêteront auparavant "le serment de défendre une République démocratique", devant la salle du Jeu de paume, et appelleront à "un référendum" sur la réforme des institutions.

De son côté, la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN) et député du Pas-de-Calais, Marine Le Pen a indiqué qu'elle serait au Congrès. M. Macron "est le président de la République et nous sommes la représentation nationale. Par conséquent il est utile que nous ayons à entendre ce qu'il va nous dire", a-t-elle déclaré mardi sur CNews, mais elle craint un "plaidoyer" d'Emmanuel Macron "pour l'Europe fédérale" et "la mondialisation sauvage".

Que le chef de l’État s'exprime devant le Congrès "une fois par an, ça n'est pas un abus", a estimé le président des députés MoDem, Marc Fesneau, interrogé par la presse.

"C'est constitutionnel, issu de la réforme de Nicolas Sarkozy de 2008" et "c'est très bien que l'on puisse faire un point d'étape" avec Emmanuel Macron, que ces discours ne soient "pas réservés aux moments de crise", a ajouté M. Fesneau, allié de la majorité, en référence à l'allocution de François Hollande après les attentats de novembre 2015.

Au lendemain de la réunion du Congrès, débutera à l'Assemblée l'examen dans l'hémicycle du projet de loi constitutionnelle "pour une démocratie plus représentative, responsable et efficace".

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