Macron remettra mardi sa prescription pour le système de santé

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Par Gabriel BOUROVITCH - Paris (AFP)
Publié le 16 septembre 2018 - 00:35
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Emmanuel Macron parle aux infirmières lors de sa visite à l'hôpital de Rouen, en Normandie, le 5 avril 2018
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© Christophe Ena / POOL/AFP
Emmanuel Macron à l'hôpital de Rouen en avril 2018
© Christophe Ena / POOL/AFP

Rentrée sociale, acte II: moins d'une semaine après son plan pauvreté, Emmanuel Macron doit dévoiler mardi son remède pour remettre sur pied le système de santé français et son homme malade, l'hôpital public.

Urgences "engorgées", psychiatrie "en crise", étudiants en médecine "qui souffrent": ces dernières semaines, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a multiplié les diagnostics alarmants.

Mardi en début d'après-midi, après le discours du chef de l'État, elle détaillera une réforme baptisée "Ma santé 2022: un engagement collectif".

Un intitulé censé confirmer que ce ne sera "pas une énième réforme de l'hôpital", comme elle l'affirmait déjà en début d'année.

La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, sera d'ailleurs présente à ses côtés, laissant augurer de nouvelles annonces sur les études de santé.

Après la refonte des épreuves classantes pour les futurs internes en médecine, actée en juillet, le gouvernement doit encore s'attaquer à la première année des études de santé (Paces) et son impitoyable sélection sur concours.

Un "effroyable gâchis", selon le Premier ministre Edouard Philippe, qui avait promis en février "une réflexion sans tabou" sur le "numerus clausus" fixant depuis un demi-siècle le quota d'étudiants admis en deuxième année.

- "Rendez-vous" avec l'hôpital -

L'exécutif se sait toutefois attendu sur l'hôpital. Emmanuel Macron a lui-même mis la barre très haut, au niveau de son illustre prédécesseur Charles de Gaulle. "Le rendez-vous que nous avons aujourd'hui avec notre hôpital est aussi important que celui de 1958, quand on a créé l'hôpital public actuel", avait-il prévenu en avril.

Après le déficit historique - 890 millions d'euros - enregistré l'an dernier par les seuls établissements publics, le mode de financement des hôpitaux va être revu pour favoriser la qualité des soins plutôt que leur quantité.

De nouveaux critères se substitueront à la tarification à l'activité (T2A), accusée de pousser à la "course aux volumes" et d'encourager les actes "inutiles".

Pour certaines maladies chroniques comme le cancer ou le diabète, des "parcours de soins" vont être définis, avec des rémunérations forfaitaires à partager entre établissements de santé et médecins libéraux.

La carte hospitalière sera également modifiée, avec la poursuite des regroupements entre établissements voisins.

"Il n'y aura pas de fermeture d'hôpital", a assuré Mme Buzyn, qui a toutefois jugé "possible qu'un certain nombre de services de proximité ne soient pas maintenus".

- "Pas d'économies" -

La "réorganisation" globale voulue par M. Macron concernera aussi les médecins libéraux, qu'il veut mobiliser pour "éviter que tout le monde aille aux urgences".

"Nous avons de plus en plus d'endroits dans la République où il n'y a plus de gardes" médicales le soir et le weekend, observait-il au printemps.

Mme Buzyn a par ailleurs indiqué que la réforme inclurait "évidemment des mesures pour la psychiatrie", qui "traverse une grosse crise".

Un autre "chantier" sera consacré au "virage numérique" du système de santé, doté d'une enveloppe de 5 milliards d'euros dans le cadre du Grand plan d'investissement dévoilé il y a près d'un an.

Quelques innovations vont changer la vie quotidienne des Français, comme la télémédecine, désormais remboursée par la Sécu, et le dossier médical partagé (DMP), qui permettra bientôt à chaque Français d'accéder à son carnet de santé en ligne.

Ce catalogue de promesses aura forcément un coût. Le chef de l'État a affirmé qu'il n'y aurait "pas d'économies sur l'hôpital dans (son) quinquennat". Reste à voir si la hausse des dépenses de santé programmée (2,3% par an, soit environ 4,5 milliards d'euros) sera suffisante ou si cette réforme se traduira par une rallonge budgétaire.

Certaines mesures, comme la refonte des études de santé, pourraient en outre nécessiter le vote d'une loi spécifique, qui complèterait une agenda social déjà surchargé.

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