"Marée populaire" contre la politique Macron : paroles de manifestants

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Par par les bureaux de l'AFP en régions - Paris (AFP)
Publié le 26 mai 2018 - 19:24
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La "marée populaire", manifestation organisée par plusieurs partis politiques, syndicats et associations, contre la politique du gouvenement fançais, Paris, 26 mai 2018.
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
A Paris comme dans les principales villes de France, les participants à la "marée populaire" ont dénoncé une politique pour "les riches" d'Emmanuel Macron.
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A Paris comme dans les principales villes de France, les participants à la "marée populaire" ont dénoncé une politique pour "les riches" d'Emmanuel Macron, exprimé leur attachement aux services publics et parfois regretté la "résignation" de leurs concitoyens.

Mai 68

A Nantes, Marc Reumont, 71 ans, retraité se définissant "plus anarchiste que gauchiste", est venu manifester car "si on ne fait rien, on va laisser Macron faire ce qu'il veut". "Les banques qui commandent les gouvernements, ce n'est pas mon truc", dit-il. Mais "ça ne chauffe pas assez par rapport à 68, j'aimerais que ça bouge plus", regrette cet ex-soixante-huitard, pour qui "on va dans le mur et personne ne fait rien".

Élu des riches

A Paris, Delphine, psychothérapeute de 52 ans, porte une pancarte "Stop Macron" dans le dos. "J'ai prévu qu'à 19 heures Emmanuel Macron démissionne! Mais s'il veut partir avant... Il faut qu'il parte: il n'a été élu que par les riches. Moi, je connais des gens qui ont voté Macron au premier tour. Je peux vous dire qu'aucun n'est au Smic ou au RSA".

Écoute le peuple

Didier, chef d'entreprise de 54 ans, défile à Paris contre "le tout-libéralisme", "c'est pas possible à notre époque", dénonce-t-il, s'en prenant notamment "à l'accord de libre-échange avec le Canada au détriment de l'environnement". "J'espère qu'il (Emmanuel Macron) aura au moins une prise de conscience. Il a tout pouvoir à l'Assemblée nationale mais il faut quand même qu'il écoute le peuple".

Antisocial

"Je viens manifester contre la politique antisociale du gouvernement", explique Marie, 62 ans, professeure à la retraite qui défile à Montpellier. "Mais on a du mal à y croire, on sent une grande résignation dans la population, ce qui peut se traduire de façon malfaisante sur les bulletins de vote dans quelques temps. La protestation ne va pas dans le bon sens, elle n'est pas assez dans la rue,", regrette-t-elle. "Trop peu de gens croient en cette manière de se faire entendre".

Unis

"Je suis mécontente. On est mécontents, tellement mécontents qu'on arrive à être tous unis", lâche à Lille Marisa, 62 ans, auxiliaire de vie scolaire gagnant 698 euros par mois. "On a un même but: l'amélioration de la vie. On se dit que si on crie un peu plus fort, Macron va peut-être nous entendre", ajoute cette ancienne auxiliaire administrative en école primaire, qui a vu son poste "supprimé" par la politique de baisse des contrats aidés du gouvernement et retrouvé "par chance" du travail tout de suite.

Harcelés

Christophe Fleuter détonne parmi les manifestants marseillais. Ce cariste au chômage depuis 18 mois est venu d'Arles. "Il faut qu'on prouve que toute la gauche au sens large est là contre le gouvernement. Regardez le gasoil, EDF, les loyers… Tout augmente! Les chômeurs, on est harcelés. Moi, ils ont voulu m'obliger à prendre un poste à Paris alors que j'habite Arles", raconte cet homme de 46 ans, béret noir frappé d'une étoile rouge sur le crâne.

Travailleurs

A Lille, Yann, 19 ans, drapeau Lutte ouvrière posé contre son épaule, est venu avec ses parents pour "supporter les syndicats". "On n'a pas exactement les mêmes idées, mais on est tous des travailleurs", explique ce lycéen en bac professionnel chaudronnerie près de Valenciennes. "Ca va être de pire en pire si on ne se bat pas", craint-il, fustigeant une politique gouvernementale qui "enrichit toujours les mêmes personnes".

Cohérence

"Être là, c'est toujours mieux que de ne rien faire", pour Nicolas Bérard, 36 ans, qui distribue sur la manifestation marseillaise une petite revue écologiste engagée, "L'Âge de faire". "Il faut tenter quelque chose face aux offensives libérales, sauver les services publics, les hôpitaux, la justice, l'éducation nationale. Il faut aussi mettre en cohérence le discours écologique et les actes. Nicolas Hulot nous parle des véhicules électriques, mais ils démantèlent le train! On se fout de nous".

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