Mayotte : Opérations escargot des chauffeurs de bus scolaires

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Par AFP - Mamoudzou
Publié le 22 février 2018 - 15:34
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Une manifestation contre l'insécurité et les violences à Mamoudzou, Mayotte, le 20 février 2018
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© Ornella LAMBERTI / AFP/Archives
Une manifestation contre l'insécurité et les violences à Mamoudzou, Mayotte, le 20 février 2018
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A Mayotte, trois opérations escargot menées par les conducteurs de bus scolaires, en droit de retrait depuis plus de trois semaines pour protester contre l'insécurité et les violences, notamment perpétrées par des jeunes, ont quasiment paralysé la circulation routière de l’île jeudi, a constaté une journaliste de l'AFP.

Ayant débuté entre 3H00 et 4H00 du matin au nord, au sud et au centre de l’île, selon Mikidadi Moussa, porte-parole des conducteurs de bus, ces actions ont empêché les Mahorais de circuler jeudi matin et jusqu’à la pause méridienne dans toute l'île, hors Petite-Terre.

Puis, en début d'après-midi, plusieurs dizaines de cars scolaires bloquaient complètement un rond-point névralgique du centre de Mamoudzou (chef-lieu de l’île).

Les conducteurs de bus se sont joints au mouvement de grève initié par une intersyndicale mahoraise, pour protester contre les violences commises par des jeunes depuis plusieurs semaines, notamment en milieu scolaire, et qui ont poussé au droit de retrait des personnels de trois établissements de l'île ce dernier mois.

Le 19 janvier, des dizaines de jeunes armés de bâtons et de barres de fer ont notamment attaqué un lycée du centre de l'île, blessant des élèves.

La très grande majorité des conducteurs de bus observent également un droit de retrait depuis plus de trois semaines, après des caillassages répétés de leurs véhicules par de jeunes délinquants. Début février, la gendarmerie de Mayotte a annoncé la mise en place d'un nouveau dispositif de sécurisation, avec la présence de militaires à bord de certains cars scolaires, choisis de manière aléatoire.

Mayotte connaît des mouvements sociaux pour le troisième jour consécutif. Mardi, une manifestation avait rassemblé près d'un millier de personnes, selon la police, pour protester là encore contre l'insécurité.

Mercredi, un autre mouvement citoyen et syndical avait provoqué de violentes bousculades entre forces de l'ordre et manifestants devant le service des migrations et de l'intégration de la préfecture, à Mamoudzou, là encore pour protester contre l'insécurité, en partie attribuée à la forte immigration comorienne.

Le service des migrations a été placé sous protection des forces de l'ordre jeudi, a constaté une journaliste de l'AFP. Des grilles anti-émeutes ont été dressées à l'entrée de la rue principale. Le service a été fermé, des agents n'ayant pu se rendre sur leur lieu de travail, a indiqué la préfecture.

Dénonçant "le mépris" du ministère de l'Education et du gouvernement "vis-à-vis de la communauté éducative de Mayotte", le député LR de Mayotte Mansour Kamardine a estimé dans un communiqué que "ce dédain vis-à-vis du département le plus pauvre de France, dans lequel l'Etat se permet de dépenser deux fois moins par élève scolarisé que partout ailleurs sur le territoire national, est dangereux".

"A l'incompréhension, qui fait suite à l'absence de réponse du gouvernement, risque de succéder la colère", a-t-il prévenu, appelant le gouvernement à "doter les collèges et les lycées de Mayotte de deux surveillants supplémentaires par structure, afin d’assurer le filtrage des élèves à l’entrée", "exclure les fauteurs de troubles" et "sécuriser les enceintes extérieures".

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