Mobilisation pour "repenser l'agriculture" et instaurer "un rapport de force"

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Par Corentin DAUTREPPE avec les bureaux de l'AFP - Paris (AFP)
Publié le 17 octobre 2020 - 19:55
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Manifestation pour "repenser l'agriculture", avant des discussions la semaine prochaine sur la prochaine politique agricole commune (PAC), le 17 octobre 2020 à Paris
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© ABDULMONAM EASSA / AFP
Manifestation pour "repenser l'agriculture", avant des discussions la semaine prochaine sur la prochaine politique agricole commune (PAC), le 17 octobre 2020 à Paris
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Une "mobilisation nécessaire" pour "négocier une nouvelle Politique agricole commune": une quinzaine d'organisations dont Greenpeace et la Confédération paysanne ont mobilisé samedi dans toute la France pour sensibiliser aux discussions sur la prochaine PAC prévues la semaine prochaine au niveau européen.

Sur les marches de l'Opéra Bastille à Paris, Damien Londiveau, de l'association Combat Monsanto, appelle par mégaphone à "engager un changement global de société" via la négociation d'une "nouvelle PAC", devant une centaine de personnes de tous âges. "La mobilisation est nécessaire" pour "un rapport de force" dans la négociation, explique-t-il.

Tom Baquerre, également de Combat Monsanto, se dit "satisfait" de cette mobilisation "malgré le contexte sanitaire très difficile". "La PAC détermine les sept prochaines années de l'agriculture et de l'alimentation françaises, on ne peut pas laisser passer ce moment-là".

Le conseil des ministres européens de l'Agriculture se réunit lundi et mardi pour tenter de trouver une majorité qualifiée sur un ensemble de trois textes cruciaux qui détermineront la prochaine PAC. Le Parlement examine les mêmes textes à partir de mardi. Ensuite, le "trilogue" (conseil européen, Parlement et Commission) devra trancher entre la fin 2020 et le début 2021 pour définir les règles qui s'appliqueront à partir du 1er janvier 2023.

Un peu partout en France, des actions ont eu lieu samedi sous le slogan "Notre assiette pour demain", à l'appel notamment d'Attac, Générations Futures, Terre Solidaire, Combat Monsanto, Objectif Zéro OGM ou encore la Fédération nationale d'agriculture biologique.

A Lille, une centaine de personnes étaient réunies. Drapeau de la Confédération paysanne sur l'épaule, Antoine Jean, producteur de lait à Nomain (Nord) a dénoncé au micro "la course permanente à l'agrandissement des fermes" à cause des aides à l'hectare de la PAC. "Je suis installé paysan depuis 30 ans et j'ai l'impression de vivre toujours le même combat". Il estime que "la PAC peut changer les choses de manière importante ces prochaines années".

- Dress code "Amish" -

A Bordeaux, des bottes de foin et cagettes de légumes d’automne ont été déposées sur les pavés de la place de la Bourse, où quelques dizaines de militants s'étaient rassemblés. "Nous sommes tous des mangeurs, donc nous avons tous notre mot à dire sur la façon dont on va se nourrir, cette parole n’appartient pas qu'à la FNSEA", le syndicat agricole majoritaire, dit à l'AFP Sylvie Nony, porte-parole du collectif Notre assiette pour demain en Gironde.

Chauffeur de bus de 53 ans, Eric Payen est venu pour l'occasion en "Amish", le dress code de la journée, "pour tourner en dérision les propos du président Emmanuel Macron" sur les opposants à la 5G. Comme lui, des militants avaient ressorti des malles chapeaux de paille, vestons, fichus et grands jupons.

"Nous revendiquons une agriculture saine pour l'homme dans le respect de la biodiversité", dit ce militant d’ANV COP 21 en Gironde. "J'ai mon portable bien sûr, mais nous sommes contre le déploiement de la 5G alors que les études de nocivité et non-nocivité n'ont pas encore été rendues. On nous prend pour des ringards, mais nous sommes à l'avant-garde quand nous disons qu'il faut changer de vitesse (...), nous sommes pour le progrès dans les limites acceptées par notre planète", explique-t-il.

"Nous demandons une réforme en profondeur de la PAC qui commencera en 2023 pour transformer la façon dont nous nous alimenterons demain", avait indiqué vendredi Mathieu Courgeau, paysan et président de la plateforme française "Pour une autre PAC", qui réunit 43 organisations, dont Les amis de la terre, la Confédération paysanne, Attac, Slow Food, WWF ou la ligue de protection des oiseaux (LPO).

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