Morlaix inondé : "en une demi heure, un mois de pluie"

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Par Sandra FERRER - Morlaix (France) (AFP)
Publié le 04 juin 2018 - 09:43
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Des agents municipaux à l'oeuvre dans une rue inondée de Morlaix, dans la nuit du 3 au 4 juin 2018
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© Fred TANNEAU / AFP
Des agents municipaux à l'oeuvre dans une rue inondée de Morlaix, dans la nuit du 3 au 4 juin 2018
© Fred TANNEAU / AFP

"En une demi-heure, on a eu un mois de pluie" : Agnès Le Brun, maire de Morlaix (Finistère) constate avec impuissance les dégâts causés par l'orage qui s'est abattu sur la ville située dans une cuvette et de ce fait habituée des crues.

Mais "là, constate-t-elle, il n'y avait vraiment pas grand chose à faire".

Le coeur de la petite ville du centre-Finistère, encastrée entre ses collines, a été submergé dimanche soir en une demi-heure par des eaux qui sont montées de plusieurs dizaines de centimètres et jusqu'à un mètre sur ses quais, à la suite d'un violent orage.

Vers 23H00, plusieurs rues étaient encore partiellement inondées. Mais l'eau était en train de se retirer, laissant voir plusieurs centimètres de boue sur la chaussée et jusqu'aux façades des immeubles.

Certaines voitures avaient encore de l'eau jusqu'à mi-roues. Plusieurs voitures ont été emportées par les flots, au plus fort de l'inondation, l'une d'entre elles s'est retrouvée dans une des rivières qui traverse la ville, coincée au niveau d'un pont.

"J'ai reçu l'alerte météo à 16h35 mais c'était déjà trop tard", raconte l'élue LR. Maintenant, si "le danger s'estompe, on n'est pas à l'abri de nouvelles inondations", avance-t-elle, en bonne connaisseuse de sa ville.

"Il n'y a pas eu de dégâts humains, c'était notre priorité", se félicite-telle, tout en se montrant prudente : "il faut qu'on aille encore investiguer les parkings souterrains".

Marie Simon-Gallouedec, adjointe de Mme Le Brun, cheveux complètement trempés, gilet de sécurité, a géré les habitants en difficultés : "On a ouvert un centre de loisirs et une salle à la mairie pour rassembler les gens qui devaient être relogés".

- Surtout des commerces -

"Cinq personnes ont été mises à l'abri à l'hôtel. On a de la chance malgré tout, parce qu'on a très peu de logements en rez-de-chaussée, c'est surtout des commerces", dit-elle, décrivant les "flots d'eau qui se sont soudainement déversés dans les rues". "C'est dangereux car il y a des bouches d'égout qui se soulèvent."

Plusieurs commerçants évacuent l'eau et la boue avec des raclettes, parfois accompagnés de leurs enfants.

Brigitte Jouan, propriétaire du bar tabac Le Norway, se rend à sa voiture pour s'assurer qu'elle démarre toujours.

En sandales, le pantalon mouillé jusqu'aux genoux, elle raconte : "On a eu la cave inondée. Elle s'est remplie d'un seul coup et l'eau est ressortie par la bouche d'égout, c'était vraiment impressionnant. Ca a été très vite, en une demi-heure de temps, c'est incroyable".

Pierre Martin, propriétaire d'un salon de thé, se montre philosophe : "On est dans une cuvette, donc automatiquement, on a de l'eau. Mais c'est la première fois qu'on est inondé à cause de l'orage. On a eu 80 centimètres d'eau à l'intérieur. Jamais on avait eu autant d'eau en si peu de temps. On est habitué, dans notre malheur !"

Claude Rideller, marchand de chaussures, rappelle que son magasin "a été inondé cinq fois : en 1974, 1995, 2000, 2013 et 2018". "C'est pas l'eau qui est pénible, le pire c'est la boue. Je vais voir ce que je peux récupérer".

L'inondation, a expliqué la maire, a été provoquée par l'orage alors qu'habituellement elle résulte de la conjonction de forts vents, de précipitations et des coefficients de marée importants.

"Demain, on aura des pompes. On a demandé l’aide des services de l’Etat pour cela", promet-elle.

Les sapeurs-pompiers, venus aussi du reste du département et des Côtes-d'Armor, ont réalisé plus de deux cents interventions.

La crue devait atteindre des niveaux qui pourraient être supérieurs à ceux enregistrés lors de la crue de 2013.

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